Trump en France ? et ce n’est pas de la fiction.

Marine Le Pen n’a jamais été aussi près de l’Élysée. Et pourtant, plus elle se rapproche du pouvoir, plus son programme s’évanouit dans le flou. L’autorité sans vision. L’État fort sans État stable. Le silence gêné sur l’Europe, la Russie, le climat… et des réseaux nébuleux qui applaudissent chaque recul des droits.
Reconquête ? Zemmour est le Trump de la rive droite de la Seine : il lit les conflits culturels comme on lit une carte de guerre. Pour lui, chaque quartier est une ligne de front, chaque musulman une menace, chaque nuance une trahison. Il rêve d’un 11 novembre permanent. Et pendant ce temps, ses fans rêvent d’un « grand remplacement » inversé — par les baïonnettes, s’il le faut.
Le RN au Parlement européen vote contre tout ce qui ressemble à une avancée sociale, environnementale ou solidaire. Et pourtant, il promet un avenir radieux au peuple — en fermant les frontières, les yeux, et bientôt les bouches. Comme Trump, il se dit « antisystème » tout en s’abreuvant à la gamelle du système depuis 40 ans.
Et ailleurs en Europe ? Orbán en Hongrie gouverne par décret. Meloni en Italie avance masquée, mais l’ADN reste post-fasciste. En Autriche, en Allemagne, en Suède même, l’extrême droite parle déjà de « purification culturelle », sous couvert d’identité nationale.
Et nous, Français ? Nous regardons cela comme un feuilleton étranger. Jusqu’à ce que la fiction devienne documentaire. Jusqu’à ce que nous aussi, nous ayons un président qui gouverne par référendum permanent, méprise les contre-pouvoirs, et promet « l’ordre » au prix de la vérité.
Trump n’est pas une anomalie. Il est un modèle exportable. Et ce modèle est déjà en test chez nous.
La démocratie ne meurt pas d’un coup d’État. Elle meurt d’applaudissements mal placés.