Macron presse Ahmad al-Chareh d’assurer la protection de tous les Syriens
Mercredi à Paris, Emmanuel Macron a reçu Ahmad al-Chareh, chef de la coalition islamiste au pouvoir à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre. C’est la première fois que le président syrien foule le sol d’un pays occidental. A ses côtés, lors d’une conférence de presse conjointe inédite, Emmanuel Macron a réaffirmé les attentes de la communauté internationale : protection des minorités, respect des droits fondamentaux et poursuites judiciaires pour les auteurs des récentes exactions.
« Vous devez tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de tous les Syriens, quelles que soient leur origine ou leur confession », a déclaré le président français. Il a insisté sur la nécessité de « juger les auteurs » des massacres de mars dernier, qui ont fait 1.700 morts, principalement parmi la minorité alaouite, dans l’ouest de la Syrie. Des affrontements violents avec les Druzes et des abus documentés par plusieurs ONG renforcent les inquiétudes sur le contrôle réel des factions extrémistes proches du pouvoir actuel.
« La sécurité de tous les Syriens est notre priorité »
Dans un climat diplomatique tendu, Emmanuel Macron a également appelé l’Union européenne à « sanctionner systématiquement les auteurs de crimes » en Syrie, tout en plaidant pour une levée progressive des sanctions économiques européennes dès juin. Il a exhorté les Etats-Unis à suivre cette voie et à différer le retrait annoncé de leurs troupes, présentes dans le cadre de la lutte contre l’organisation Etat islamique.
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Ahmad al-Chareh, lui, a tenté de rassurer. « La sécurité de tous les Syriens est notre priorité », a-t-il déclaré, rejetant toute « confrontation confessionnelle » dans le pays. Il s’est aussi présenté comme « un partenaire fiable dans la lutte contre le terrorisme », condition essentielle pour obtenir un allègement des sanctions qui, selon lui, n’ont « plus aucune justification ». Aujourd’hui, 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.
Auteur : 20 Minutes avec AFP
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