Un ex-braqueur et assassin jugé pour le meurtre de son père dont le corps a disparu


Cela ne va pas être facile pour les jurés aux assises des Alpes-Maritimes. Ces derniers vont devoir trancher en l’absence d’éléments matériels et avec le désistement du principal témoin de l’accusation. A la question, « Luc Onfray, ex-braqueur déjà condamné pour un assassinat sordide, avait-il aussi éliminé son père, il y a près de 30 ans ? », il va falloir se prononcer. Entre la thèse du meurtrier d’un jour et celle du tueur en série, la cour d’assises des Alpes-Maritimes a fort à faire.

L’intime conviction des jurés ne pourra reposer que sur les circonstances étranges de la disparition du père et la personnalité trouble de l’accusé. Aujourd’hui âgé de 58 ans, Luc Onfray revient pour la troisième fois dans la salle des assises de Nice. En 2002, il y a été condamné à treize ans de réclusion pour des braquages. Puis, en 2012, il a écopé de 30 ans de réclusion pour assassinat. Mais il est libre depuis 2021.

Les deux premières fois, Luc Onfray avait comparu au côté de Philippe Rosso, rencontré à la fin des années 1990 à Nice au sein du service d’ordre du Front national. Luc Onfray est alors dépressif, en errance depuis l’adolescence, mélangeant médicaments, alcool et cannabis, enchaînant les échecs sentimentaux et les petits boulots, tout en mettant huit ans pour décrocher une capacité puis un DEUG de droit. Il tombe sous l’emprise de Philippe Rosso, homme charismatique de trois ans son cadet, auquel il aimerait ressembler et qui l’entraîne dans des braquages qu’il décrit comme « minables ».

A l’audience, mercredi, les enquêteurs ont confirmé cette emprise, évoquant aussi leurs souvenirs d’une bande de braqueurs « fous furieux » qui faisaient des saluts nazis. Et d’un Onfray « froid comme un serpent ».

Des parties du corps passent au mixeur

En 2004, depuis sa prison, Philippe Rosso, assurant vouloir soulager sa conscience, écrit au parquet pour raconter comment lui et Onfray ont fait disparaître Michel Renard, un comparse de braquages. A la demande de la belle-fille de Michel Renard, qui était en couple avec Philippe Rosso et accusait son beau-père d’abus sexuels, Rosso et Onfray ont en effet tué leur complice, en novembre 1998. Luc Onfray passe alors plusieurs jours à dépecer le corps, en passant des parties au mixeur de cuisine avant de répartir les morceaux dans des sacs-poubelle disséminés dans la ville.

Dans ses dépositions, Rosso rappelle alors ce qu’Onfray lui avait dit : « Ne t’inquiète pas, je suis un travailleur propre, le corps de mon père n’a jamais été retrouvé. » De fait, Gérard Onfray, père de Luc, a mystérieusement disparu en juin 1995. Un matin, ses proches trouvent vide le studio que ce jeune retraité très actif de 62 ans, témoin de Jéhovah zélé, occupe au rez-de-chaussée de la maison familiale à Nice. Laissant sa voiture, ses papiers d’identité, ses vêtements, ses lunettes, une bible annotée dont il ne se séparait jamais ou encore la pension de retraite que son épouse allait toucher jusqu’en 2009, il n’a plus jamais donné signe de vie. Luc, qui avait alors 29 ans, occupait un studio à côté de son père, avec qui il entretenait des relations exécrables. Mais ses proches, après de vagues recherches, évoquent un départ pour aller prêcher en Afrique ou en Amérique du Sud. En perquisitionnant 15 ans après la disparition, les enquêteurs retrouvent des traces de sang dans la maison, sur un couteau de plongée ou des lames de disqueuse, mais les analyses ADN ne peuvent les lier à Gérard Onfray.

« L’homicide que vous me reprochez n’a jamais eu lieu », a répété mercredi Luc Onfray, physique frêle, barbe blanche et crâne dégarni, dans une salle d’audience quasi-vide, sans partie civile. « Ce que j’ai fait à Renard, je ne l’aurais jamais fait à mon père. »

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Convoqué comme témoin, Philippe Rosso n’est pas venu, se déjouant d’un mandat d’amener. « Je ne connais ni les tenants, ni les aboutissants de cette affaire, je ne veux plus entendre parler de Luc Onfray », a-t-il écrit à la cour. Un des enquêteurs entendus a cependant assuré que Rosso n’avait jamais varié dans ses dépositions, et évoqué sa propre conviction d’avoir affaire, avec Luc Onfray, à un tueur en série. Ainsi, un ancien proche est venu raconter que dans les années 1990, Onfray lui avait proposé de l’argent pour découper trois corps, les passer au mixeur et les faire disparaître dans les toilettes. « C’était un délire » de défonce, a assuré Luc Onfray.



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