Le CO₂ liquéfié entre dans une nouvelle ère maritime à Shanghai
Récemment, un événement technique majeur a eu lieu à Shanghai, marquant une étape importante dans l’univers du transport maritime. Le premier transfert de CO₂ liquéfié d’un navire à un autre a été réalisé, soulevant des interrogations quant à la portée de cette innovation : s’agit-il d’une révolution logistique ou d’un simple coup d’essai ?
Yangshan : une opération pionnière dans la capture de carbone embarquée
Le 25 juin 2025, le terminal de Yangshan, situé au large de Shanghai, a été le théâtre d’une opération inédite : le premier transfert ship-to-ship de CO₂ liquéfié capté à bord d’un porte-conteneurs. Cette manœuvre, orchestrée par SMDERI-QET en collaboration avec la China State Shipbuilding Company (CSSC), s’inscrit dans une vision ambitieuse visant à établir un réseau logistique mondial dédié au transport maritime du CO₂ issue de la capture carbone embarquée.
Cette initiative répond à un besoin urgent : contourner les lacunes existantes en infrastructures portuaires adaptées au stockage direct de CO₂.
Une logistique carbone sans port : vers un modèle global de stockage de CO₂
La question se pose : pourquoi limiter le stockage à terre alors que la mer pourrait offrir une solution viable ? En imaginant un circuit fermé allant de la captation à bord jusqu’au transfert ship-to-ship et au stockage offshore, la Chine pose les bases d’une alternative industrielle complète. Selon les rapports, le transfert s’est effectué sans incident, garantissant un taux de pureté du CO₂ liquéfié supérieur à 99,9 %.
« Le taux de captation dépasse 80 %, pour un CO₂ liquéfié d’une pureté de 99,9 % », souligne le site Mer & Marine.
Cette approche nomade de la chaîne logistique permet de se libérer des contraintes géographiques, transformant les unités flottantes en hubs mobiles pour la valorisation ou la séquestration définitive du CO₂, une avancée qui pourrait redéfinir les normes carbone internationales.
Une démonstration d’ingénierie : entre CSSC, pureté et réglementation
Le succès de cette opération repose sur une intégration pointue de technologies avancées, incluant le captage à bord, la liquéfaction, le transfert en mer, et la réinjection offshore. La filiale SMDERI-QET a déployé des systèmes de contrôle thermodynamique de haute précision pour maintenir le CO₂ à l’état liquide.
La plateforme flottante utilisée à Yangshan pourrait bien devenir un modèle d’infrastructure mobile standardisée, susceptible d’être déployée dans d’autres ports. Dans cette perspective, la China State Shipbuilding Company ne se limite pas à une prouesse technique ; elle propose un format reproductible, compatible avec une flotte croissante de navires équipés de systèmes de capture carbone.
Une rupture avec les cycles classiques de stockage terrestre
Selon WorldCargo News, cette initiative marque une rupture avec les méthodes de stockage traditionnelles. « C’est une première étape vers une chaîne logistique maritime autonome dédiée au CO₂ capté », indique la journaliste Adeline Descamps.
Le CO₂ liquéfié, nouvel acteur du marché mondial du carbone ?
Ce transfert maritime réussit à positionner le CO₂ liquéfié comme un nouvel acteur stratégique sur le marché mondial. En diminuant la dépendance envers les ports spécialisés, cette initiative pave la voie vers un réseau mondial de CO₂ échangeable et transportable. Ce concept d’un carbone mobile, circulant entre navires, plateformes et zones de stockage, pourrait modifier la nature même du commerce du carbone.
Alors que l’Europe intensifie ses projets de capture industrielle, la Chine frappe un coup d’accélérateur technologique. Face à l’inefficacité de certaines politiques climatiques, le secteur maritime semble se préparer, agissant proactivement sans attendre des directives claires.
Le succès de ces opérations soulève des enjeux réglementaires, éthiques et environnementaux qui méritent d’être examinés. Alors que les bénéfices environnementaux potentiels sont indéniables, il reste nécessaire d’évaluer les implications de cette nouvelle dynamique sur les écosystèmes marins et les communautés côtières. Une réflexion critique s’impose sur la façon dont cette innovation pourrait s’intégrer dans les objectifs globaux de réduction d’émissions et de durabilité.
Si vous souhaitez rester informé des évolutions dans le domaine de la technologie et de l’environnement, n’hésitez pas à consulter régulièrement des sources fiables et diversifiées.
📅 Date de publication : 2025-07-01 14:49:00
🖊 Auteur original : Amandine Leclerc – Lire la source
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