
Les activités extractives ne sont interdites que dans 0,1% des eaux de France métropolitaine. – Pxhere / CC
Les activités extractives ne sont interdites que dans 0,1% des eaux de France métropolitaine. – Pxhere / CC
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La France, l’Allemagne et l’Italie pourraient avoir à répondre de la mauvaise gestion de leurs aires marines protégées devant la justice. Mardi 29 avril, cinq organisations non gouvernementales (Environmental Justice Foundation, Blue Marine Foundation, ClientEarth, Défense des milieux aquatiques et Deutsche Umwelthilfe) ont déposé plainte auprès de la Commission européenne. Elles accusent les trois pays de manquer « gravement et systématiquement » à leur devoir de protection des écosystèmes marins, en continuant à autoriser des méthodes de pêche néfastes — notamment le chalutage de fond — dans les aires marines protégées.
Scientifiques et ONG reprochent à cette technique d’être non sélective, très énergivore, d’endommager les habitats marins et de relarguer dans l’atmosphère les millions de tonnes de CO2 piégées dans les sédiments. Elle est pourtant pratiquée, selon les calculs des auteurs de la plainte, dans 77 % des sites Natura 2000 français, 85 % des aires marines protégées allemandes et 44 % des aires marines protégées italiennes, pourtant censées être « des refuges sûrs pour la faune marine ». Ce phénomène entre en contradiction avec la loi européenne, et notamment la directive Habitats.
0,1 % des eaux françaises réellement protégées
« Ces législations ne sont pas facultatives. Ne pas les respecter, c’est anéantir la faune et la flore marine, la santé de nos océans et l’avenir des communautés de pêcheurs à travers l’Europe », estime, dans un communiqué, Marie Colombier, chargée de campagne au sein de l’Environmental Justice Foundation.
Depuis le début de l’année, trois propositions de loi ont été élaborées par des élus de gauche et du bloc central afin de renforcer l’ambition des aires marines protégées françaises. Alors que le gouvernement se vante de protéger plus de 33 % de son espace maritime, les activités extractives ne sont en réalité prohibées que dans 0,1 % des eaux métropolitaines.
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