Trump, l’intelligence artificielle et le fantasme de divinité

Par un citoyen lucide — pour un monde qui ne baisse plus la tête
Une image troublante circule : Donald Trump… en Pape. Auréolé. Bénissant la foule.
Cette image n’est pas une satire. Elle est générée par intelligence artificielle, mais elle incarne une vérité beaucoup plus inquiétante : l’homme ne se voit plus comme un président. Il se projette en guide spirituel, en autorité divine. Il ne veut plus seulement gouverner, il veut être vénéré.
« Ils ne veulent pas seulement être présidents. Ils veulent être prophètes, rois, dieux. Et désormais, ils ont des IA pour imprimer leurs fantasmes au monde entier. »
IA et pouvoir : une alliance toxique
Les systèmes d’intelligence artificielle sont censés être encadrés. En théorie, ils bloquent les contenus politiques sensibles, empêchent les deepfakes ou les représentations abusives de personnalités publiques.
Mais ce n’est qu’une façade.
Les puissants ont accès à des versions non filtrées de ces outils. Ils peuvent créer ce qu’ils veulent. Générer l’image de Trump en Pape, en empereur ou en messie n’est qu’un clic pour ceux qui disposent des moyens techniques et financiers.
On parle ici de plateformes comme Midjourney, Stable Diffusion, ou même d’outils privés détenus par des figures comme Elon Musk, qui investissent massivement dans l’IA via des entités comme X.ai. Ce sont des outils qui, entre les mains d’élites mégalomanes, peuvent transformer la communication politique en culte de la personnalité numérique.
Le chef devenu dieu : une mythologie algorithmique
L’image de Trump en Pape n’est pas anodine. Elle est symbolique d’un glissement de la politique vers la théocratie numérique.
- Il ne s’adresse plus seulement aux électeurs : il s’adresse aux fidèles.
- Il ne cherche plus seulement l’adhésion politique : il exige la révérence.
- Il ne parle plus à l’intelligence : il capte l’émotion brute, la foi aveugle.
Ce n’est plus de la communication politique. C’est une mise en scène quasi-religieuse. Et l’intelligence artificielle devient l’outil de cette illusion.
Une dérive grave… mais prévisible
Le danger est là : quand quelques-uns contrôlent la technologie, ils contrôlent aussi le récit, l’imaginaire, les symboles, et bientôt — les consciences.
Trump utilise l’IA pour se façonner un masque de divinité. Ce n’est pas une lubie personnelle : c’est une stratégie pour redéfinir le pouvoir, non plus comme une fonction démocratique, mais comme un statut transcendant.
Ce n’est pas une farce. C’est un signal d’alarme.
Nous vivons une époque où les IA peuvent fabriquer des croyances, et où les leaders les plus dangereux peuvent réécrire la réalité à leur image.
Face à cette mutation, nos démocraties doivent réagir :
- Éduquer aux médias et à la manipulation numérique.
- Réguler l’usage des IA dans la sphère politique.
- Dénoncer publiquement ces dérives, sans détour ni relativisme.
Vigilance ou servitude
Le danger n’est pas seulement Trump. Le danger, c’est ce qu’il révèle : une société prête à avaler des illusions numériques, à suivre des chefs auréolés par des algorithmes, à confondre la puissance technique avec la légitimité morale.
Alors non. Trump n’est pas un Pape. Il n’est pas un dieu. Il est l’incarnation moderne du mythe de Narcisse… avec un générateur d’images.