
Les atermoiements incessants de Donald Trump en matière de droits de douane mettent les nerfs des chefs d’entreprise américains à rude épreuve. Contraints, en plein brouillard, de naviguer à vue, ils reportent les grandes décisions stratégiques, alors que le FMI vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance en 2025 pour les États-Unis, à 1,8 % – il tablait encore sur 2,7 % en janvier.
En attendant d’y voir plus clair, les patrons s’emploient, dès maintenant, à faire des économies au cas où les choses tourneraient vraiment mal, constate The Wall Street Journal. L’imprévisibilité du président Trump “paralyse les entreprises sur tous les fronts, à l’exception d’un seul : celui de la réduction des coûts”, résume ainsi le quotidien des affaires. Qui ajoute :
“C’est le nouveau mantra des comités de direction : rogner partout où c’est possible.”
De fait, c’est à peu près la seule chose sur laquelle ils semblent avoir la main. Et, à lire le Wall Street Journal, on a presque l’impression qu’ils se sont passé le mot pour employer les mêmes éléments de langage.
Des projets reportés
Nous voulons “maîtriser tous les coûts maîtrisables et amortir autant que possible les effets de ce que nous ne maîtrisons pas”, a déclaré Mark George, le PDG de la compagnie de chemins de fer Norfolk Southern, lors d’une réunion avec des analystes et des investisseurs. “Nous nous concentrons sur les domaines que nous pouvons maîtriser”, a dit, en écho, Arvind Krishna, le PDG d’IBM. Quant au patron de PepsiCo, Ramon Laguarta, il se félicite de “maîtriser ce qui est sous notre contrôle”, promettant d’améliorer l’efficacité de sa chaîne d’approvisionnement, relate le quotidien des affaires.
Parmi les exemples cités par le journal figure le groupe chimique Dow, qui a reporté un projet d’usine de production d’éthylène “zéro émission” au Canada, et s’interroge sur l’opportunité de construire deux autres sites, en Allemagne et au Royaume-Uni. Plus modestement, Norfolk Southern compte moins faire appel à des consultants, à l’instar de la compagnie d’assurances Principal Financial Group, qui veut en outre réduire les frais de déplacement de ses employés.
Si l’on en croit le Wall Street Journal, peu d’entreprises vont toutefois jusqu’à procéder à des licenciements massifs, dans l’espoir que les tensions commerciales s’apaisent et que l’économie souffre finalement moins que prévu. Comme l’explique un observateur interrogé par le quotidien, elles ont retenu la leçon de la crise du Covid-19, après laquelle “elles ont eu des difficultés à réembaucher quand l’économie a redémarré”.
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