Teréga : bilan 2024 solide et accélération vers l’hydrogène et les gaz bas carbone
Le 5 juin 2025, Teréga a présenté à la presse ses résultats 2024 ainsi que les avancées de son plan « Gaïa 2035 ». Le groupe, implanté au carrefour des grands flux gaziers européens, entend s’affirmer comme un pivot d’interconnexion. Au cœur de cette ambition : les gaz renouvelables, l’hydrogène, le CO₂ capté, et une gestion des capacités optimisée au service des territoires comme des industriels.
Résultats 2024 : robustesse financière et renforcement opérationnel
Dans un environnement géopolitique marqué par l’instabilité, Teréga affiche une solvabilité renforcée. Le chiffre d’affaires atteint 488 millions d’euros, hors mécanismes d’équilibrage, et le résultat net s’établit à 106 millions d’euros, en progression de +9,3 % par rapport à 2023.
Côté investissement, l’année 2024 marque un cap, avec 154 millions d’euros engagés pour adapter le réseau et développer de nouvelles infrastructures. À noter également : un taux de remplissage des stockages de 98 % au 1er novembre 2024, et 100 % des capacités commercialisées via enchères, confirmant l’efficacité des mécanismes de marché mis en œuvre.
Hydrogène : Teréga structure sa contribution à la dorsale européenne
Le projet HySoW, lancé dans le Grand Sud-Ouest, constitue la colonne vertébrale de l’offre hydrogène de Teréga. Ce futur réseau de 650 kilomètres, connecté aux pôles industriels et aux grands axes logistiques, vise 500 GWh de capacité de stockage d’ici 2030, avec un potentiel exportateur vers l’Espagne. Le projet est en lice pour le label Projet d’Intérêt Commun (PIC) européen, décision attendue à l’automne 2025.
En parallèle, BarMar, le tronçon sous-marin de H2med reliant Barcelone à Marseille, bénéficie déjà de ce statut PIC. Teréga y détient 16,7 %, consolidant sa participation dans la constitution d’une infrastructure hydrogène transfrontalière. L’Appel à Manifestation d’Intérêt organisé en début d’année a reçu 528 projets issus de 168 entreprises, soulignant la maturité du marché et les attentes en matière d’interopérabilité.
Gaz renouvelables : une montée en puissance
Teréga enregistre une progression nette sur le segment biométhane :
- 11 méthaniseurs raccordés
- Capacité installée : 625 GWh/an
- IGR (Indice de Gaz Renouvelable) dans la zone Teréga : 4,1 % en moyenne, avec des pics à 14,9 %, nettement supérieurs à la moyenne nationale.
Fait marquant : la mise en service en 2025 du premier rebours à Auch, permettant de redistribuer les excédents vers des zones déficitaires. Ce dispositif renforce la flexibilité du réseau et constitue une brique clé du modèle énergétique circulaire que promeut le groupe.
Teréga développe un projet dédié à la captation et au stockage du dioxyde de carbone dans le Sud-Ouest, visant 6 millions de tonnes captées par an à l’horizon 2035. Le site repose sur un gisement de CO₂ biogénique et prévoit une capacité totale de stockage de 750 millions de tonnes, avec un ciblage particulier sur les usages industriels et les carburants synthétiques.
Objectifs climatiques : trajectoire validée et investissements ciblés
Teréga a obtenu la validation de sa trajectoire de décarbonation par Moody’s – Net Zero Assessment. Les objectifs sont les suivants :
- -54 % d’émissions GES (scopes 1 et 2) d’ici 2030, base 2017
- -34 % sur les scopes 1-2-3 par rapport à 2021
Par ailleurs, plus de 50 % des investissements annuels dès 2035 seront consacrés à la décarbonation et aux gaz verts.
Teréga confirme, par ses résultats financiers et ses chantiers structurants, son évolution d’opérateur gazier vers intégrateur de systèmes énergétiques décarbonés. Les projets hydrogène, biométhane et CO₂, articulés autour d’une logique territoriale et européenne, traduisent une stratégie robuste.
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Auteur : Gabin .B
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