Christian Le Squer, chef 3 étoiles
C’est enfin la récompense pour Christian Le Squer. Le chef du restaurant Le Cinq à Paris a obtenu ce lundi sa 3e étoile au Guide Michelin. Comment ce chef triplement étoilé pendant 10 ans a-t-il adapté sa recette et dompter les médias pour apporter le Graal au Georges V?
Mission accomplie pour le chef triplement étoilé, Christian Le Squer. A la tête du Cinq depuis un an et demi, le restaurant de l’hôtel George V à Paris, le chef breton de 53 ans a rempli son contrat: remonter le palace au sommet de la gastronomie française. Un travail en cuisine bien sûr, mais aussi le fruit d’une réflexion: comment faire connaître son travail et décrocher une 3e étoile au guide Michelin?
Déjà triplement étoilé pendant une dizaine d’années au Pavillon Ledoyen en bas des Champs Elysées, Christian Le Squer était jusqu’à présent plutôt dans l’ombre. « C’est un chef reconnu par ses pairs, mais qui n’avait jamais vraiment communiqué sur son métier », explique un observateur avisé. Forcément, il se tourne vers le digital, développe son image et fait partager ses recettes sur les réseaux sociaux en réalisant de petites vidéos. Un penchant pour le numérique, surtout sur Facebook et Twitter, qui affiche aujourd’hui plus de 50 000 abonnés.
« Faire de la pédagogie autour de sa personnalité »
Après cette prémière étape, c’est vers les médias qu’il s’oriente, afin de doper l’image d’un chef très célèbre dans la profession mais encore peu connu du grand public. Cela passe d’abord par la presse spécialisée, puis avec des médias télévisuels: un premier passage dans Télématin sur France 2, puis iTélé, BFMTV, LCI, avant le graal cet hiver, un 20 heures sur France 2, le dimanche 27 décembre, en pleines fêtes de fin d’années. « Les médias, il y est allé petit à petit, glisse un collaborateur, il a fait de la pédagogie autour de sa personnalité, son expertise, son travail ».
A partir de l’automne 2015, tout le monde sait que Christian Le Squer est « en course pour le Michelin, surtout depuis son 19/20 dans le Gault et Millau », précise un proche. En parallèle, le Georges V met le paquet en interne pour redessiner la salle et travaille sur les critères Michelin, une partie de la note n’étant pas que dans l’assiette.
« Un chef grand public qui doit conserver une image de luxe »
Est-ce que la présence médiatique influence le guide? « A l’heure de Top Chef et des réseaux sociaux, un grand chef est aussi un chef médiatique », explique à L’Express un communiquant. Cela ne remplace pas le travail en cuisine, Christian Le Squer est avant tout un artisan. Une parole qui pèse, une présence qui s’accentue.
Et si Christian Le Squer y avait même pris goût? Il se prête de plus en plus à l’exercice médiatique, y compris dans des émissions grand public de cuisine où il devrait notamment faire une apparition cette année. Mais pas question pour lui de jouer les animateurs, l’axe de stratégie est clair: « un chef grand public, mais qui doit conserver une image de luxe ». D’où cette phrase de présentation sur son compte Twitter: « Ma cuisine est comme un tailleur Chanel que l’on porte sur un jean ».
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