LUMA : de l’art à volonté
Mélange des genres
L’institut de recherche Getty y prend ses quartiers d’été par exemple, avec Sensing the Future : Experiments in Art and Technology (E.A.T.). Cette exposition permet véritablement de regarder en arrière, vers une époque où l’art voyait déjà bien loin devant. Une période durant laquelle, dès la fin des années 60, l’exploration artistique s’associait à la recherche technologique, où l’innovation se voulait autant l’apanage des scientifiques que des créateurs de toutes sortes.
Rien d’étonnant donc à ce que l’on y retrouve le grand Andy Warhol en première ligne. Ce sont ses « nuages argentés », sortis de son esprit en 1966, qui flottent en ouverture de l’exposition. Warhol a aussi apposé son empreinte (ainsi que les artistes Robert Rauschenberg, David Novos, John Chamberlain, Claes Oldenburg) sur une autre œuvre fantaisiste et saugrenue à voir en ce moment à LUMA : une minuscule pièce de céramique (surmontée d’une loupe) destinée à un alunissage avec Apollo 12 en 1969 !

La Tour, Galerie des Archives Vivantes, Niveau -2
Avec Maria
A travers Vivre avec l’art empêche de se faner !, LUMA Arles nous transporte dans l’univers décalé et coloré de Maria Lassnig (1919-2014). Cette exposition propose de se plonger dans les pensées mises en forme sur toile ou sur pellicule d’une artiste unique et libre. La peintre autrichienne a marqué les années d’après-guerre notamment par sa vision ultramoderne du féminisme mêlée à des interprétations très personnelles de la mythologie (par exemple dans les tableaux Moi-même en vache alpine et Saisir le taureau par les cornes). Elle se met régulièrement en scène et s’offre volontiers en symbole, ne devenant parfois plus qu’un détail d’elle-même en fonction de ce qui émane de son for intérieur.
En militante extravagante ou passionnée par l’un de ses pairs (Van Gogh), Maria Lassnig alterne les figures de style picturales et vidéo dans une exposition tout à la fois pittoresque et subtile (la première de cette ampleur qui lui est consacrée en France depuis plus d’un quart de siècle).
La Tour, Galerie des Archives, Galerie du Cerisier, Niveau -2
Monstres et merveilles

Il y a de tout dans Danse avec les démons. Et surtout, toutes les œuvres (installations, peintures, sculptures, photographies…) sont combinées, presque imbriquées, et semblent parler et se répondre entre elles dans la façon dont elles sont présentées. En intérieur : une « machine à confusion » et à distribuer des pilules en même temps que les secondes s’écoulent, une bibliothèque circulaire et plantée au milieu d’un décor d’autres œuvres qui se confrontent davantage aux unes et aux autres qu’aux visiteurs…
L’expérimentation (dans ce cas, mot-valise pour exposition et expérience) se poursuit dans le parc paysager, théâtre de nouvelles scènes qui se jouent donc en extérieur cette fois.
Parmi elles, impossible de passer à côté de Membrane, antenne géante et vivante, évolutive et réactive face à l’environnement avec lequel ils s’apprivoisent mutuellement.
Autre nouveauté que vous aurez peut-être déjà remarquée : quelle que soit la météo, un léger voile recouvre régulièrement l’étang et ses nénuphars depuis quelques temps… Là encore une œuvre stupéfiante, une “sculpture” captivante et changeante, et surtout une expérience à vivre directement sur place !
La Tour, Galerie principale, Niveau -2, et dans le parc paysager

* Une carte d’accès aux Arlésiens permet de profiter de l’ensemble des expositions en illimité.
Pensez à apporter un justificatif de domicile de moins de 3 mois à votre nom et votre pièce d’identité pour en bénéficier.
Auteur : Aude Pauly
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