Pétrole : huit pays de l’Opep+ ouvrent à nouveau les vannes
L’Arabie saoudite et la Russie ainsi que six autres pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), qui avaient commencé en avril à rouvrir les vannes du pétrole, ont annoncé samedi une nouvelle forte hausse de production en juillet. Ils vont produire 411.000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, selon un communiqué. Soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.
Une hausse brutale
Outre l’Arabie saoudite et la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman avaient pourtant consenti ces dernières années des réductions volontaires additionnelles pour un total de 2,2 millions de barils quotidiens. Avec pour objectif de doper les prix. En début d’année, ils avaient décidé une augmentation progressive de la production de l’or noir mais, au printemps, ils ont décidé d’accélérer le rythme. Ce revirement a provoqué une chute des cours de l’or noir à environ 60 dollars le baril, au plus bas depuis quatre ans.
L’Opep+ « « a frappé trois fois : mai était un avertissement, juin une confirmation et juillet un coup de semonce », a commenté pour l’AFP Jorge Leon, analyste de Rystad Energy. « L’ampleur de l’augmentation de la production reflète plus que la dynamique interne de l’offre », a-t-il estimé. « Il s’agit d’un ajustement stratégique à visée géopolitique: l’Arabie saoudite semble se plier aux requêtes » de Donald Trump. Peu après sa prise de fonction, le président américain avait demandé à Ryad de produire davantage pour faire baisser les prix de l’or noir et par ricochet les prix à la pompe pour les consommateurs.
Une hausse attendue
Vendredi avant la réunion de l’OPEP+, les cours du pétrole avaient légèrement reculé à l’approche de la décision sur le quota de production pour juillet de huit membres de l’Opep+. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, dont c’est le dernier jour de cotation, a perdu 0,39%, à 63,90 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a lâché 0,25%, à 60,79 dollars. Le marché s’attendait déjà à ce que Ryad, Moscou, et les six autres membres de l’Opep+ augmentent de 411.000 barils quotidiens leur production en juillet.
En ouvrant les vannes, Ryad, dont la voix compte le plus au sein de l’Opep+, mettrait en fait la pression sur les membres dépassant leurs quotas, en faisant par cette stratégie chuter les prix et donc fondre leurs profits. D’autres raisons sont également évoquées pour expliquer cette hausse importante de la production, comme une demande de pétrole, qui augmente fortement en été au Moyen-Orient ou encore la pression mise par Donald Trump sur l’Opep en janvier afin de faire baisser les cours du pétrole pour lutter contre l’inflation.
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