
Les Etats-Unis intensifient leurs efforts pour conclure des accords bilatéraux avec des pays étrangers capables d’accueillir des migrants en situation irrégulière, y compris ceux ayant un casier judiciaire. Après le Salvador, le Rwanda et la Libye sont désormais identifiés comme des destinations potentielles dans ce programme d’expulsions extraterritoriales.
Lors d’une réunion à la Maison-Blanche, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a déclaré : « Je le dis sans ambages, nous recherchons activement d’autres pays pour accueillir les ressortissants de pays tiers. Et cela ne concerne pas seulement le Salvador. » Il a également souligné que les Etats-Unis souhaitaient transférer des individus considérés comme dangereux, afin de « se débarrasser d’un tas de pervers, de pédophiles et de violeurs d’enfants ».
Discussions avec le Rwanda et la Libye
Selon CNN, des discussions ont été entamées avec les autorités rwandaises pour établir un mécanisme permettant au pays d’accueillir des migrants ayant purgé leur peine aux Etats-Unis. Contrairement au Salvador, qui les incarcère dans une prison de haute sécurité moyennant compensation financière, le Rwanda proposerait un accueil en société, avec un soutien social incluant allocation et aide à l’emploi. Une première expulsion vers Kigali aurait déjà eu lieu en mars, concernant un réfugié irakien, Omar Abdulsattar Ameen, présenté comme un test.
Les négociations avec la Libye, également en cours selon plusieurs sources citées par CNN, viseraient à établir un accord de « pays tiers sûr », permettant à Washington d’y transférer des demandeurs d’asile interceptés à la frontière. Une option controversée, alors que l’ONU et plusieurs ONG dénoncent de longue date les violations systématiques des droits des migrants dans le pays, allant des travaux forcés aux violences sexuelles.
« Plus c’est loin de l’Amérique, mieux c’est »
Si aucun accord définitif n’a encore été conclu, ces manœuvres s’inscrivent dans la stratégie souhaitée par Donald Trump pour tenir l’une de ses principales promesses de campagne : un programme massif d’expulsion des migrants illégaux. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, plus de 250 personnes suspectées d’appartenir à des gangs ont déjà été expulsées vers le Salvador.
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Dans tous les cas, le message de l’administration Trump est clair, comme l’a résumé Marco Rubio. « Si vous voulez avoir de bonnes relations avec les Etats-Unis, vous devez reprendre vos ressortissants en situation irrégulière. » Et d’ajouter : « Plus c’est loin de l’Amérique, mieux c’est. »