Le point de non-retour se rapproche entre l’Inde et le Pakistan


Les tensions semblent redoubler d’intensité entre l’Inde et le Pakistan chaque jour. Plus d’une semaine après la mort de 26 touristes dans une attaque terroriste au Cachemire sous contrôle indien, les signes d’une escalade s’amoncellent. Marche après marche, New Delhi et Islamabad haussent le ton, sans toutefois franchir la ligne rouge – pour l’instant.

Entre passes d’armes diplomatiques, guerre de l’eau et dérapages militaires (jusqu’ici contrôlés), 20 Minutes vous détaille la dangereuse escalade entre ces deux puissances nucléaires.

Hostilités diplomatiques

Après l’attentat du 22 avril, le plus meurtrier depuis plus de vingt ans dans la région, l’Inde a immédiatement tenu le Pakistan pour responsable. Malgré les dénégations de son voisin, New Delhi a entamé des mesures de rétorsion diplomatique. Ainsi, le ministère indien des Affaires étrangères a suspendu les délivrances de visas aux Pakistanais et annulés ceux déjà délivrés. Les ressortissants pakistanais actuellement en Inde ont donc dû quitter le territoire en urgence. Le pays a aussi fermé son poste-frontière dans le Cachemire.

En miroir, Islamabad a également annulé les visas accordés aux Indiens. D’un côté comme de l’autre, des diplomates ont été expulsés, comme il est d’usage lorsque l’on souhaite montrer son mécontentement. De plus, le Pakistan a fermé son espace aérien aux compagnies indiennes, mis fin à tout commerce bilatéral et suspendu l’accord de Simla. Signé en 1972, ce traité de paix engage les deux pays à ne pas recourir à la force, à respecter la « ligne de contrôle » qui sépare les deux pays et à rétablir leurs relations économiques, diplomatiques et culturelles.

La guerre de l’eau

Symbole de sa colère, l’Inde a décidé de suspendre unilatéralement le traité crucial de 1960 sur le partage des eaux de l’Indus et agite la menace d’une restriction de l’accès à l’eau pour Islamabad. Les autorités « travaillent à des mesures pour s’assurer qu’aucune goutte n’arrive au Pakistan », a assuré le ministre indien de la Gestion de l’eau. Ce qui pourrait constituer la goutte de trop dans le conflit.

L’accès aux eaux de l’Indus est en effet vital pour le Pakistan dont ses villes et son agriculture dépendent. Islamabad a donc été clair : si ces menaces sont menées à exécution, le pays les considérera comme un « acte de guerre ». Cette escalade fait craindre une guerre de l’eau à de nombreux observateurs alors que, d’après Sudhir Selvaraj, politologue et spécialiste de l’Asie du Sud à l’université de Bradford interrogé par France24, « 25 % du PIB pakistanais provient d’activités liées à ce fleuve ».

L’Inde a donc en main une potentielle déstabilisation massive de son ennemi. L’exemple le plus marquant mais aussi le plus controversé est celui des inondations qui ont soudainement touché le Pakistan samedi dernier. D’après le Cachemire pakistanais, l’Inde aurait ouvert le barrage d’Uri sans préavis, provoquant destructions et évacuations dans le Cachemire pakistanais. Le gouvernement pakistanais de la région Azad Jammu-et-Cachemire (PoK) a accusé l’Inde de « terrorisme de l’eau » délibéré.

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« C’est la première fois que le gouvernement indien évoque aussi clairement une fin du traité des eaux de l’Indus. C’est dire si la situation est dangereuse », glisse Amalendu Misra, spécialiste de l’Inde à l’université de Lancaster auprès de France24.

Des accrochages militaires

La situation est si volatile que chaque nuit, soldats indiens et pakistanais échangent des tirs près de leur frontière terrestre, longue de 2.900 kilomètres. Les troupes des deux ennemis jurés se font face sur la « ligne de contrôle » qui coupe le Cachemire en deux depuis le cessez-le-feu de 1949. Si des incidents se produisent régulièrement, Islamabad s’est dit persuadé ce mercredi qu’une frappe militaire indienne était imminente. Et d’après le ministre pakistanais des Affaires étrangères, « le Pakistan ne frappera pas le premier, mais n’hésitera pas à répliquer ».

D’après The New York Times, le Premier ministre indien Narendra Modi a en effet discuté avec plus d’une dizaine de chefs d’Etat depuis l’attaque dans le but de « préparer un plan d’action militaire contre son voisin et ennemi juré ». Forte de son nouveau statut de géant économique, et alors que les grandes puissances internationales ont le regard tourné vers d’autres crises majeures, en particulier la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien, l’Inde pourrait bien en profiter pour dépasser largement les lignes rouges.

En tout cas, tout indique cette fois que l’Inde souhaite « faire quelque chose de spectaculaire », prévient Daniel Markey, chercheur spécialiste des relations internationale à l’université de Johns-Hopkins dans les colonnes du journal américain. Et peut-être craquer une allumette dans les braises d’une nouvelle guerre…



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