
«Les réseaux sociaux sont un outil formidable. Mais protéger les plus jeunes de leur utilisation, c’est une priorité politique. Il faut être très clair et interdire les réseaux sociaux avant 15 ans. » La secrétaire d’État au numérique Clara Chappaz est claire. Elle veut s’appuyer sur l’Union européenne pour légiférer et réguler l’usage des réseaux sociaux en les interdisant aux moins de 15 ans. « Il y a une hypocrisie sur ce sujet, qui va cesser, je vous le dis. L’hypocrisie, c’est que les plateformes savent tout sur nos enfants. Mais elles nous disent qu’elles ne savent pas leur âge. Ce n’est pas possible. L’action qu’on demande aux plateformes, c’est de demander l’âge de leurs utilisateurs à la création de leur compte », a fait savoir la secrétaire d’État sur France Info.
Mardi, c’est l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qui avait publié dans Le Figaro une tribune cosignée avec le pédopsychiatre, Marcel Rufo. « Face au danger que représente la surexposition des jeunes au numérique, il faut décréter un état d’urgence contre les écrans », déclaraient les deux hommes, réclamant une interdiction avant 15 ans. Un texte diffusé en marge d’un rendez-vous entre des membres du gouvernement, des représentants des plateformes, des opérateurs. « A l’unanimité, il y avait le sentiment de vouloir protéger les mineurs », assure Clara Chappaz.
Macron avait donné « un mois » pour agir
Le président Emmanuel Macron avait fait cette même proposition d’interdiction aux moins de quinze ans quand le rapport Ecrans lui avait été remis en mai 2024. Il avait alors donné « un mois » au gouvernement pour « examiner ses recommandations et les traduire en actions ». A peine un mois plus tard, le Premier ministre Gabriel Attal démissionnait à l’issue de la dissolution de l’Assemblée nationale. Et depuis, le chantier était resté en suspens.
Selon un sondage réalisé en 2024, 73 % des Français sont favorables à l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans.