Pékin a levé les sanctions imposées à cinq eurodéputés depuis 2021 après avoir manifesté son intérêt pour un rapprochement économique et politique avec l’Union européenne.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a informé les chefs des groupes politiques de l’hémicycle de la décision chinoise lors d’une réunion qui se tenait à huis clos mercredi 30 avril.
En mars 2021, en réaction aux sanctions occidentales visant des responsables chinois accusés de violations des droits humains contre la minorité ouïghoure, Pékin avait sanctionné dix personnalités et quatre entités de l’UE, dont cinq députés européens et la sous-commission des droits de l’Homme (DROI) du Parlement. Les mesures comprenaient notamment une interdiction d’entrée sur le territoire chinois pour les eurodéputés visés.
En retour, le Parlement européen avait suspendu tout dialogue officiel avec Pékin.
Les sanctions à l’encontre des eurodéputés allemands Michael Gahler (Parti populaire européen) et Reinhard Bütikofer (Verts), du Français Raphaël Glucksmann (S&D), du Bulgare Ilhan Kyuchyuk (Renew Europe) et de la Slovaque Miriam Lexmann (Parti populaire européen) ont désormais été levées.
Les dirigeants politiques du Parlement ont réaffirmé dans un communiqué que « la levée des sanctions ne signifie pas que le Parlement européen fermera les yeux sur les défis persistants dans les relations entre l’UE et la Chine » et que l’institution « restera un fervent défenseur des droits humains universels ».
En 2021, une série de sanctions réciproques entre Bruxelles et Pékin avait également conduit l’UE à suspendre la ratification de l’accord global sur les investissements entre l’UE et la Chine, négocié durant sept années.
Le retour du président américain Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier de cette année a toutefois incité Pékin à accélérer le réchauffement des relations politiques et économiques avec Bruxelles, expliquent des diplomates européens. Et ce malgré bras de fer actuel entre Bruxelles et Pékin sur les accusations de pratiques commerciales déloyales.
C’est dans ce climat de prudente relance du dialogue que les dirigeants de l’UE sont attendus à Pékin fin juillet pour un sommet avec le président chinois Xi Jinping, qui marquera également le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union européenne.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]