KSB pompe l’eau sous le Mont Saint-Michel
Dans le cadre des grands travaux du Mont Saint-Michel (Manche), le fabricant de pompes KSB et l’installateur Sogea ont mis en place une solution pour évacuer les eaux usées. Même dans le cas où les machines seraient immergées lors de grandes marées.
Depuis 2005, d’importants travaux visent à redonner au Mont Saint-Michel (Manche) son caractère maritime en évacuant les sédiments accumulés dans la baie qui l’entoure. En plus de ces objectifs, de vastes modifications sont engagées sur et autour de l’édifice millénaire. Elles doivent améliorer l’accueil des visiteurs. « Le Mont Saint-Michel est un site magnifique… parmi tant d’autres. Il faut tout faire pour le rendre attractif », explique Patrick Morel, directeur du syndicat mixte du Mont Saint-Michel. Sur cet immense chantier, il y a tout ce qui se voit : la construction d’un barrage sur la rivière Couesnon et d’une anse en amont, la destruction de l’ancienne digue-route pour laisser la place à une magnifique passerelle de bois et d’acier de 800 mètres de long…. Et puis il y a tout ce qui ne se voit pas.
Dans l’enveloppe de 234 millions d’euros de travaux, des dizaines de chantiers sont invisibles aux yeux du public. L’un d’entre eux vient de s’achever dans une étroite trappe souterraine à quelques mètres sous le nouveau parvis, au pied des murailles du monument historique. Sogea, une filiale de Vinci, vient d’installer quatre pompes KSB, mises en service depuis le 1er octobre. Leur rôle : pomper les eaux usées du Mont vers un centre de collecte à deux kilomètres dans les terres. Anecdotique ? Pas vraiment au regard des défis à relever.
DES POMPES RECOUVERTES PAR LA MER
Ce dispositif est une première technologique. Il remplace l’ancienne cuve de collecte où une pompe immergée en fin de vie évacuait tant bien que mal une eau de plus en plus corrosive. Finie la cuve de rétention, les quatre pompes en ligne placées en zone sèche évacuent désormais les effluents sans les accumuler en grands volumes. Elles évitent les dégagements de mauvaises odeurs, particulièrement malvenues sur un site touristique, et préviennent la formation de gaz toxiques du type sulfure d’hydrogène. Surtout, ces pompes sont capables de fonctionner entièrement immergées dans l’eau de mer. Avec les travaux de désensablement de la baie, la mer peut monter jusqu’à 1,40 mètre au-dessus de la base l’édifice. Une telle situation peut se produire 5 à 6 fois par an pendant 2 à 3 jours.
Les pompes et ses panneaux électriques sont étanches selon l’indice de protection IP68. Les ingénieurs de KSB assurent que leurs pompes pourraient fonctionner avec 30 mètres d’eau au-dessus de la tête. Pour éviter la corrosion de l’eau salée, elles sont recouvertes d’une peinture de protection et toute la tuyauterie est en inox. « Les pompes du Mont Saint-Michel sont entièrement construites et assemblées en France. Elles sont made in Déville-Lès-Rouen (une usine de KSB, ndlr) », se réjouit Stéphane Quertain, chef de produit, KSB.
Pour KSB, ce chantier normand a valeur de vitrine. Outre la première technologique utilisant des pompes en ligne dans un milieu immergé et le prestige de réaliser des travaux sur un site aussi sensible et renommé, le pompiste allemand met en avant les avantages en matière d’économies d’énergie. Avec l’utilisation de variateurs de vitesse, le groupe prévoit 30 % de consommation en moins par rapport à un système classique avec cuve de rétention. Reste à vérifier ce nombre, le système va être surveillé sur une année complète afin de mesurer les performances en situation réelle, notamment en été quand le Mont est visité par 12 000 touristes par jour… et davantage encore lors des grandes marées.
Auteur :
Aller à la source