Artisanat et Bricolage

Joël Dupuch, l'ostréiculteur le plus célèbre de France

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Né le 9 septembre 1955 à Arès, en Gironde, Joël Dupuch est un ostréilculteur français qui fait des apparitions au cinéma et à la télévision. Ses parents, Jean et Ginette, élevaient aussi les huîtres : l’exploitation du Cap-Ferret, sur le bassin d’Arcachon, est dans la famille depuis six générations. Joël commence à travailler avec eux au début des années 70 avant de prendre son sac pour voir du pays : il ouvre un restaurant à Bordeaux puis, par amour, s’installe pendant deux ans en Martinique. De retour en métropole, il reprend l’affaire familiale, affronte crises, tempêtes et revers de fortune, devient syndicaliste et papa de trois enfants : Jérémy et Julien, 32 et 30 ans aujourd’hui, et une petite Jeanne, il y a huit ans. Amateur de rugby et de bonne chère, citant Voltaire ou Kessel, ce géant d’1,87 mètre pour 120 kilos qui a vécu mille vies fascine. Lors d’un apéritif, le designer Philippe Starck, son voisin et ami sur le bassin, lui présente un certain Guillaume Canet. Avec le jeune acteur-réalisateur, le courant passe instantanément. Leur rencontre va donner à Joël l’occasion de vivre une nouvelle aventure inattendue… au cinéma !

ON N’A PAS OUBLIÉ… son personnage de Jean-Louis dans le film Les petits mouchoirs, ostréiculteur taiseux mais charismatique et plein de bon sens, aux épaules assez larges pour aider toute une bande de trentenaires urbains à ne pas trébucher. “A part le prénom, en fait, c’était moi”, avoue Joël en nous parlant depuis la terrasse de sa petite maison sur la plage… qui est celle qu’on voit dans le film de Guillaume Canet. “On se connaissait à peu près tous et ce tournage, c’est un peu comme si j’étais parti trois mois en vacances avec des potes, avec cette paricularité qu’il s’agisssait de potes tous drôles et exceptionnels.” Son aisance confondante devant la caméra, Joël, qui était déjà apparu dans le premier fillm de Guillaume Canet, Ne le dis à personne, l’explique facilement : “C’est mon expérience syndicale et politique, je sais prendre la parole spontanément”

« Le cinéma ne risque pas de me tourner la tête ! Ce matin, il fait 6°C et j’ai les mains dans l’eau en train de préparer mes huîtres. Ça rappelle à la réalité » confie d’emblée Joël Dupuch. Aux côtés d’un plateau de stars du cinéma français, avec François Cluzet, Marion Cotillard, Jean Dujardin ou encore Benoît Magimel, il est la révélation du nouveau film de Guillaume Canet Les Petits Mouchoirs. Mais ce premier rôle à 55 ans ne va pas pour autant changer celui qui a été le porte-parole des ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon au plus fort de la crise. « Je suis né dans l’ostréiculture. Je suis la 6e génération de ma famille. C’est mon lointain aïeul qui a créé le village ostréicole des Jacquets, au Cap Ferret » explique-t-il. « Quand j’ai commencé à bosser en 73, il y avait eu la grosse mortalité de 72. On redémarrait avec les huîtres japonaises, mais les antifouling de l’époque bloquaient la reproduction et rendaient les huîtres maigres. Cela a tué l’ostréiculture du Bassin jusqu’en 83. On est passé de 1200 à 600 ostréiculteurs ces années-là. » Joël Dupuch démarche alors les grands chefs bordelais. Puis il crée le concept Joël D., un resto où l’on déguste simplement saumon, foies gras et huîtres. Jusqu’aux interdictions de ventes à répétition en 2005 pour cause de « test souris ».

En 2008, comme beaucoup, il est contraint de mettre la clé sous la porte avant de rebondir trois ans plus tard. « Quand tu prends des coups de poings toutes les dix minutes comme à cette époque, soit tu meurs, soit tu te relèves moralement plus épais. Heureusement, il y avait des gens formidables qui étaient là tout le temps pour nous soutenir. Guillaume Canet et Marion Cotillard en faisaient partie » remarque-t-il, fidèle à son métier comme en amitié.

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Artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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