
Il doit trouver le temps long. Après trois mois de suspension, Jannik Sinner va enfin pouvoir reprendre le chemin des tournois. Et ça commencera en « douceur », chez lui, à Rome, à l’occasion du Masters 1000 organisé dans la capitale italienne à partir du 7 mai. « J’ai vraiment eu du mal à accepter ces trois mois de suspension, car dans mon esprit, je n’ai rien fait de mal », a-t-il relevé dans une interview à la Rai.
« J’ai été un peu critiqué sur le fait que j’aurais été traité différemment, mais ce n’est pas vrai. Personne n’a de traitements de faveur, a-t-il déclaré. Je ne veux pas répondre ou réagir (aux critiques), ils sont libres de dire ce qu’ils veulent et juger les gens. Pour moi, ce qui compte c’est que je sais ce qu’il s’est passé, c’était difficile et je ne souhaite à personne de passer d’innocent à vivre ce que j’ai vécu. »
« Vivre le tennis comme ça me pesait beaucoup »
Contrôlé positif au clostebol en mars 2024, Sinner avait expliqué la présence de cet anabolisant dans ses échantillons par une contamination accidentelle, via un massage prodigué par un membre de son entourage. Il avait été initialement blanchi par l’Agence pour l’intégrité du tennis, décision que l’Agence mondiale antidopage a contestée devant le Tribunal arbitral du sport pour demander un à deux ans de suspension.
Début février, Sinner et l’AMA ont conclu un accord pour une suspension qui prendra fin le 4 mai. « A mes yeux, quand il y a contamination comme cela s’est produit pour moi, ou si tu absorbes quelque chose en mangeant sans t’en rendre compte comme cela peut arriver et que les docteurs disent que cela ne te donne pas plus de force ou de lucidité, c’est une autre affaire, il y a tout un protocole », a insisté Sinner.
L’Italien est revenu sur sa saison 2024 disputée sous la menace d’une longue suspension, ce qui ne l’a pas empêché de remporter huit titres. « Je ne sentais pas comme un joueur devrait se sentir sur le terrain, on s’entraîne pour se faire plaisir en faisant des grands matchs et ce plaisir disparaissait jour après jour », a-t-il avoué, reconnaissant avoir touché le fond en janvier à l’Open d’Australie, ressentant l’envie de « tout laisser tomber. Je n’étais pas à l’aise dans les vestiaires, au restaurant du tournoi, les autres joueurs me regardaient de façon différente. Ce ne plaisait pas du tout, je me suis dit que vivre le tennis comme ça me pesait beaucoup. »