Isidore Partouche, le roi des machines à sous, est mort

Ancien radioélectricien, Isidore Partouche, décédé ce mercredi à 94 ans, est devenu en quelques décennies le patriarche d’un empire familial du casino en surfant sur la vague des machines à sous. Goût du risque, inébranlable confiance en lui, fort charisme… Cet autodidacte flamboyant, rapatrié juif d’Algérie qui avait conservé son accent pied-noir, était parvenu dans les années 2000 à faire jeu égal avec l’autre géant du casino français, le groupe Barrière, son concurrent de toujours. Et même à le dépasser en nombre d’établissements de jeux sur l’Hexagone.

En 2025, une cinquantaine d’années après les débuts à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), le groupe Partouche compte 44 casinos en France et à l’étranger, 12 hôtels et 44 restaurants. Et plus de 4.800 machines à sous.

Né sous l’Algérie française à Trezel le 21 avril 1931 dans une famille de commerçants juifs de l’Oranais, Isidore Partouche travaille d’abord comme radioélectricien. Avec, déjà, un goût prononcé pour les affaires : il devient le premier concessionnaire Philips en Algérie. Direction le Pas-de-Calais, où il rachète au Touquet une piste de karting puis une boîte de nuit. Il refuse de solliciter la moindre aide destinée aux rapatriés mais omet plusieurs années de payer l’impôt sur le revenu, ce qui lui vaudra une note salée du fisc.

L’El Dorado des machines à sous

Pas démonté pour deux sous, il passe même à la vitesse supérieure en rachetant en 1973 pour un franc symbolique le petit casino de Saint-Amand, près de Valenciennes, au bord de la faillite, qu’il redresse avec l’aide de sa famille. Son premier coup de poker.

Malgré de nouveaux démêlés avec les autorités, celui qui a pour credo acheter pas cher, restructurer vite pour encaisser beaucoup est en pleine ascension. Il acquiert de nouveaux casinos (Le Touquet, Calais, Vichy, Forges-les-Eaux, La Ciotat…) en cédant parfois les exploitations d’eau de source, moins rentables. Surtout, il saisit avant tout le monde l’immense profit à tirer des machines à sous, autorisées en France à la fin des années 1980. Il va équiper en bandits manchots tous ses casinos, les transformant en vrais lieux de divertissement. Le pactole.

«  Pour gagner au casino, il faut en acheter un ! »

Bourreau de travail et doté d’un solide entregent – il avait ses entrées à l’Elysée sous Mitterrand – il introduit le groupe en Bourse en 1995. Entreprise familiale au sens très large (frères, sœurs, cousins, cousines…), Partouche devient en 2002 le premier casinotier de France en nombre d’établissements (mais deuxième en chiffre d’affaires). Il invente même le concept de « Pasino », complexe de divertissement ouvert à tous et proposant jeux, espaces événementiels et spectacles.

Il aimait bien faire rire son clan avec sa blague favorite : « Pour gagner au casino, il faut en acheter un ! » Lors de son dernier exercice annuel (2023-2024), le groupe Partouche, engagé dans plusieurs rénovations d’ampleur dans ses établissements, a enregistré un chiffre d’affaires de 434 millions d’euros pour un bénéfice net de 4 millions d’euros.

Auteur : 20 Minutes avec AFP

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