« Il faut toujours se réinventer » : pourquoi cette plante pourrait révolutionner l’économie agricole française
Un vigneron, installé à Fitou dans l’Aude, mise sur une plante peu commune : l’aloe vera. Il récolte non pas son gel, mais ses fleurs.
Ce sont de grandes hampes. Au bout, des petites fleurs jaunes. L’aloe vera est en pleine floraison. C’est le bon moment pour récolter. Dans le champ, les cueilleurs avancent vite. Le travail est physique, mais moins lourd que la vigne.
Laurent Maynadier est vigneron à Fitou dans l’Aude. L’agriculteur a décidé de changer ses habitudes. Il a réduit de moitié ses vignes. À la place, il a planté 3 000 pieds d’aloe vera. « Les seaux sont moins lourds », sourit-il.
L’aloe vera demande peu d’eau. Elle n’a pas besoin de traitements chimiques. En plus, elle se vend bien. C’est ce qui a convaincu Laurent. Il a commencé il y a cinq ans, avec une nurserie. Maintenant, il récolte aussi les fleurs. Elles seront utilisées pour créer des eaux florales. Ces eaux serviront en cosmétique et dans l’alimentation.
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Les fleurs sont distillées juste après la récolte. Cela permet de garder leurs propriétés. La technique est récente. On ne connaît pas encore tous les résultats. Franck Sauri est artisan distillateur. « On fait une extraction à la vapeur. Puis un laboratoire va analyser ce qu’il y a dedans. C’est comme ça qu’on saura à quoi ça peut servir », explique-t-il.
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D’autres agriculteurs s’y intéressent. Clément Conill vient de Saint-Hippolyte. « Dans l’agriculture, il faut toujours se réinventer », dit-il avec curiosité. « L’aloe vera peut nous aider à prévoir l’avenir. » Une filière pourrait même naître. Le marché français de l’aloe vera est encore vide. Si l’essai est concluant, ce projet pourrait bien se transformer en réussite.
Écrit avec Chloé Fabre.