
Mardi 29 avril, Donald Trump a profité d’un déplacement dans le Michigan, “au cœur de l’industrie américaine”, pour “vanter une nouvelle inflexion de sa guerre commerciale : un allègement supplémentaire des taxes douanières pour certains des plus gros constructeurs automobiles du monde”, relate, vu du Royaume-Uni, le Financial Times.
Juste avant de prendre l’avion pour participer à un meeting dans la banlieue de Detroit, capitale de l’automobile, où il devait fêter ses cent premiers jours à la Maison-Blanche, le président avait en effet signé un décret exemptant ces constructeurs des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et l’aluminium, appliqués depuis le 12 mars. Une petite bouffée d’oxygène, sachant qu’à partir du 3 mai ils devront payer une taxe de 25 % sur les importations de pièces détachées.
Par ailleurs, leurs charges seront allégées pendant deux ans afin de leur laisser “le temps de trouver de nouveaux fournisseurs de pièces sur le sol américain”, explique The Wall Street Journal. La première année, ils pourront demander à être remboursés d’une partie de ces taxes, à hauteur de 3,75 % du prix de vente recommandé des véhicules neufs, puis de 2,50 % la seconde année.
Un véritable micmac de taxes
“Les patrons de Ford, de General Motors et de Stellantis ont accueilli favorablement ces décisions, mais certains de leurs cadres dirigeants déplorent que la structure des tarifs demeure trop complexe”, ajoute le Financial Times.
De fait, il devient difficile de s’y retrouver dans ce maquis de mesures : les taxes de 25 % sur les véhicules importés, effectives depuis le 3 avril, sont maintenues, tout comme les taxes de 20 % prélevées sur toutes les importations de Chine. En revanche, les pièces achetées au Mexique et au Canada et couvertes par l’accord Canada – États-Unis – Mexique (ACEUM) de libre-échange signé en 2020 circuleront librement.
“Selon un haut responsable américain, tout cela signifie qu’une voiture conforme à l’ACEUM et fabriquée avec 85 % de contenu national n’aura pas à payer de droits de douane sur les pièces la première année, taux de contenu national qui passera à 90 % la deuxième année”, résume le Wall Street Journal.
Aux yeux de la Maison-Blanche, les droits de douane “sont nécessaires pour permettre le retour des emplois perdus dans le secteur manufacturier, explique The Washington Post. L’objectif est d’inciter les Américains à acheter des voitures fabriquées aux États-Unis et de forcer davantage de constructeurs automobiles étrangers à construire des usines aux États-Unis.”
Donald Trump s’est toutefois laissé convaincre d’assouplir sa politique par les grands groupes automobiles, inquiets de voir leurs coûts de production exploser et leurs bénéfices fondre. “General Motors, Volvo Cars et Porsche sont déjà revenus sur leurs prévisions de bénéfices pour 2025”, prévient le Financial Times. Et début avril, Stellantis a annoncé la mise au chômage temporaire de 900 employés aux États-Unis.
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