C’est déjà fini pour les Lakers. La franchise NBA de Los Angeles a été éliminée dès le premier tour des play-offs la nuit dernière et elle le doit pour beaucoup à un Français. Rudy Gobert a livré un superbe match pour permettre aux Minnesota Timberwolves de l’emporter 103-96 et de boucler la série (4-1).
Omniprésent des deux côtés du terrain pendant ses 38 minutes de jeu, Gobert a marqué 27 points et capté 24 rebonds, ses deux records en play-offs pour un épais double-double en haute altitude. « Personne n’est plus heureux pour lui que ses coéquipiers, notamment Anthony Edwards. Il a bien fait comprendre à tous les joueurs que c’était la nuit de Rudy et que personne ne pouvait l’arrêter », a commenté son entraîneur Chris Finch.
A 32 ans, le Français a livré son match référence pour sa 9e campagne de play-offs, la troisième avec Minnesota après neuf saisons chez le Jazz d’Utah. Pour une fois, Gobert a été la principale arme offensive de son équipe face à des Lakers qui n’avaient aucun « grand » à lui opposer et qui ont concentré leurs efforts défensifs sur d’autres joueurs. L’entraîneur des locaux JJ Redick a notamment fait le choix de laisser son seul pivot, Jaxson Hayes, sur le banc.
Du haut de ses 2,16 m, « Gobzilla » s’est ainsi régalé sous le cercle, profitant par ailleurs de la maladresse infinie de ses coéquipiers mercredi (7 sur 47 de loin à 14,9 %), pour capter 9 rebonds offensifs, soit plus que l’ensemble des Lakers (8). Ces deuxièmes chances ont nourri le Français auteur d’une dizaine de dunks puissants qui s’encourageait à chaque fois en bandant les muscles.
« Un gagnant au plus haut niveau »
« Ça fait du bien de réussir cela, de voir les ballons arriver à moi, mes coéquipiers me trouver en attaque, a commenté Gobert d’un ton serein. Lors du dernier match, j’avais de très bonnes positions mais la balle rebondissait de l’autre côté, je savais que quand la chance tournerait un peu ça irait. »
A fond dans son match, Gobert s’est aussi offert 2 contres, dont un dans le dernier quart-temps suivi d’un « non non non » de la tête pour faire comprendre à ses adversaires que la muraille resterait solide, malgré un public qui lui était hostile. « Rudy est un gagnant au plus haut niveau. Vous pouvez ne pas l’apprécier, ne pas aimer ce qu’il fait, à quoi il ressemble, tout ce que vous voulez, mais quand vous l’avez dans votre équipe vous comprenez ce qu’est un professionnel et un gagnant. C’est un grand compétiteur qui ne prête pas attention à ce qui se dit de lui », a encore complimenté son coach.
« J’ai toujours cru en moi »
Gobert, élu quatre fois meilleur défenseur de l’année et trois fois All-Star, est en effet souvent critiqué ou moqué, par d’autres joueurs notamment. « J’ai toujours entendu des personnes qui ne croyaient pas en moi. J’ai toujours essayé d’être au-dessus de ça, j’ai toujours cru en moi et ça m’a poussé à travailler encore plus dur toute ma carrière, toute ma vie. C’est positif que les personnes me poussent à être meilleur chaque jour, que ce soit les gens qui m’aiment ou ceux qui me critiquent. C’est moi qui écris mon histoire et quand l’histoire sera finie, je sais que je n’aurai pas de regrets, parce que de là où je suis parti, ce n’était pas gagné. »
Après des Jeux olympiques difficiles à Paris où il avait peu joué en fin de tournoi avec les Bleus médaillés d’argent, Gobert a retrouvé avec « passion » sa place dans un des meilleurs effectifs NBA qui avait atteint la finale de la conférence Ouest l’an passé.
« Bien sûr, j’aurais aimé avoir une médaille d’or, j’aurais aimé entrer dans le quatrième quart-temps contre les Américains (en finale). Tout ce que je peux faire, c’est contrôler mes actions, mon travail et mon influence sur le terrain […] Toute l’adversité que je traverse dans ma vie et dans ma carrière, c’est forcément que j’essaie toujours de m’en nourrir, de progresser pour devenir plus mature et pour devenir plus fort. »
Minnesota affrontera au prochain tour soit les Golden State Warriors de Stephen Curry, soit les Houston Rockets, qui sont menés 3-2 avant le match 6 vendredi.