Cancer du poumon à petites cellules métastatique : enfin de nouveaux traitements
Parce qu’il prolifère très rapidement, le cancer du poumon à petites cellules (forme relativement rare représentant environ 15% des cancers du poumon) est dans la majorité des cas diagnostiqué à un stade métastatique. La chimiothérapie est alors le traitement standard mais son efficacité est de courte durée. Quand elle ne fonctionne plus, les options thérapeutiques sont limitées.
La lurbinectedine en traitement de maintenance
L’une d’elles est la lurbinectedine, une molécule dérivée d’un petit animal marin, le tunicier, capable d’empêcher la prolifération des cellules. Jusqu’alors administrée quand la maladie reprogresse, la lurbinectedine a été testée dans l’essai (IMforte) en traitement de maintenance. « L’idée est de ne pas attendre la rechute mais de le donner juste après la première chimiothérapie, pour prolonger son effet » explique le Pr Nicolas Girard, oncologue thoracique à l’institut Curie.
Résultat : une réduction de 46 % du risque de progression ou de décès et une espérance de vie prolongée de 3 mois1.
Déjà disponible en France comme traitement de 2ème intention, la lurbinectedine pourrait donc trouver sa place plus précocement dans le protocole de traitement.
Le tarlatamab, nouveau traitement de 2ème ligne
Le tarlatamab pourrait bien représenter également une nouvelle option en cas d’échec d’une première ligne de chimiothérapie. « Ce traitement est un anticorps bispécifique capable de rapprocher physiquement la tumeur des lymphocytes T2 en se fixant sur l’un et l’autre. Le cancer du poumon à petites cellules est un désert immunologique, difficile d’accès à notre système immunitaire. Cet anticorps va les aider à y pénétrer » commente le Pr Nicolas Girard, oncologue thoracique à l’institut Curie.
Dans l’étude DeLLphi-304, ce nouveau traitement a permis de prolonger l’espérance de vie de 5 mois, par rapport aux traitements standards, chez 30 à 35% des patients. « Ce n’est pas encore assez mais c’est un espoir majeur, commente le Pr Girard. C’est la première étude positive pour un traitement de 2ème ligne dans ce cancer. La précédente remonte à 30 ans et comparait la chimiothérapie aux soins palliatifs !« .
Côté effets secondaires, le tarlatamab peut provoquer un syndrome de relargage cytokinique. Le Pr Girard se veut toutefois rassurant : « Il s’agit d’une réponse inflammatoire, qui se traduit généralement par une fièvre, que l’on sait maîtriser. »
Au vu de ces résultats, le tarlatamab devrait bientôt bénéficier d’un accès précoce en France. Son efficacité sera également évaluée en traitement de première intention, en remplacement de la chimiothérapie, lors d’un prochain essai clinique.
1. En médiane
2. Cellules de notre système immunitaire capables de détruire les cellules tumorales.
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Auteur : Emilie Groyer
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