Après une gouvernance imposée, les salariées de l’ADMR du Lot dénoncent harcèlement moral, burn-out et un climat toxique. La direction dément formellement les propos.
« J’ai mal au cœur de voir mes collègues dévoués noircir de l’intérieur à cause de ce qu’il se passe », raconte Sophie*, ancienne employée de l’ADMR du Lot, une structure de service à la personne. « Ça n’a jamais été facile de travailler à l’ADMR, mais aujourd’hui c’est une machine à broyer », confie-t-elle.
Des salariées actuelles et parties dénoncent une « ambiance toxique » et du « harcèlement moral » de la part de la nouvelle direction. Selon les témoignages recueillis par la Dépêche du Midi, les salariées expliquent qu’un changement d’ambiance radical s’est opéré suite à la dissolution de l’ancienne direction en août dernier. « Ce changement de gouvernance, imposé sans concertation ni égard pour les dynamiques locales, a engendré une vague de mal-être sans précédent », explique Sophie. « On n’a jamais su pourquoi l’ancienne direction a été destituée, ajoute Marie*, collaboratrice. Les nouveaux responsables disaient vouloir restituer le dialogue, mais il ne s’est rien passé ».
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Face à ce manque de communication, de nombreux employés commencent à avoir la santé qui décline. Certains sont épuisés physiquement et mentalement, et se mettent en arrêt. En conséquence, la charge de travail devient de plus en plus importante pour les autres salariés. « Quand j’ai appelé à l’aide, personne ne m’a écoutée, je n’ai jamais eu de retour », souligne Marie. Cette dernière adore son métier et ses conditions de travail. Fidèle aux valeurs humaines de l’ADMR, elle a vu son moral brisé par une « pression managériale sans précédent » et suit aujourd’hui un traitement antidépresseur. « Ils rafistolent en recrutant à droite à gauche, mais rien de pertinent », ajoute Sophie.
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Cette dernière, désormais partie, souligne que certains bureaux étaient « vides » à cause des arrêts maladie. Au vu de la situation, elle assume avoir claqué la porte avec « regret » après presque 10 ans de fidélité à l’association. Elle se dit écœurée de la situation de l’ADMR. « Moi je suis sortie du circuit, il en allait de ma santé. Il faut que je me reconstruise. J’en ai mal au cœur de voir ce réseau familial dans cet état ».
« Le ressenti de ces gens n’est pas forcément juste »
La direction de l’ADMR du Lot dément les propos tenus par ces salariées et se dit surpris par les témoignages : « Les gens ont été stressés, beaucoup de choses circulent et ce sont de mauvaises informations. C’est dommage, parce que l’ADMR va bien, avec de projets prévus pour les habitants du Lot et des salariés extrêmement attachés à l’association ». Elle ajoute : « Il y a eu des licenciements, mais pas de démission.
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On travaille à la prévention des risques psychosociaux, qui sont très importants pour nous. Le ressenti des gens n’est pas forcément juste ». Elle nie catégoriquement une hausse des arrêts maladie. Le nouveau directeur par intérim, arrivé en février, est là « pour remettre du lien avec tout le monde », indique l’association. Elle affirme également ne jamais avoir été contactée pour des appels à l’aide et conclut : « Le nouveau directeur par intérim est là pour sauver 350 emplois et rendre des services aux Lotois pour la qualité de vie de chacun ».