Un documentaire touchant sur la dépendance : « La procuration » dresse le portrait d’Anita, une femme en quête de liberté

Mise à jour le 2025-10-24 08:58:00 : « La procuration » explore avec tendresse la vie d’Anita, une octogénaire en perte d’autonomie, et le combat de sa fille pour lui offrir une vieillesse confortable.

De retour chez elle, à Saint-Tropez, après un séjour à l’hôpital, Anita est en perte d’autonomie. Sa fille relate dans un documentaire les défis à relever pour l’accompagner dans une vieillesse confortable. Animée d’une bonne dose d’autodérision et d’un goût prononcé pour la liberté, Anita résiste à son sort avec malice.

De l’amour, il y en a assurément beaucoup dans ce film. La réalisatrice Sérine Lortat-Jacob s’empare avec sensibilité et sincérité d’un sujet éminemment délicat : la confrontation à la dépendance d’un proche âgé. Tout commence par un coup de fil, celui de l’hôpital de Draguignan où sa mère, Anita, a été admise en soin continu pour déshydratation sévère à la fin de l’été. De retour chez elle, dans son petit appartement de Saint-Tropez, l’ancienne professeur se laisse « glisser » : elle ne veut plus descendre les quatre étages pour faire ses courses, ni se faire à manger. Une équipe médico-sociale du département lui rend visite pour évaluer son niveau de dépendance.

Pour Sérine, qui habite Paris, il va falloir s’organiser. Assistante sociale, infirmière, aide à domicile, livraison de repas… Il faut relever petit à petit les défis du quotidien, se confronter aux casse-têtes administratifs et financiers pour que sa mère puisse rester à la maison et s’installer dans une vieillesse confortable. C’est cette « épopée circonscrite aux petites contingences immédiates » que documente ici la réalisatrice.

Je ne lui parle que des problèmes qui fâchent et qu’elle voudrait oublier. Parfois sa vulnérabilité la protège, lorsqu’elle exerce une surdité sélective.

Partagée entre lucidité et déni de vieillesse, Anita se fait du souci pour sa fille : « je suis inquiète pour Sérine, il faut qu’elle rentre voir sa famille, son boulot et tout… Mais ça va bien, mon cœur, ça va bien »… Entourée de ses livres, la vieille dame reste animée par une bonne dose d’autodérision et un goût prononcé pour la liberté : « les infirmières, elles me prennent toutes pour une gâteuse ! »

Au fil du temps qui passe, le film nous plonge dans une intimité, faite de routine, de moments difficiles, d’autres plus légers ou de scènes émouvantes comme la signature chez le notaire de cette procuration qui permettra à Sérine de gérer la vente de la maison familiale, longtemps repoussée.

Je ne dis pas que j’en ai honte, mais quand même ça veut bien dire que je ne suis plus capable maintenant de faire quoi que ce soit toute seule.

Accepter la dépendance d’un côté, préserver l’autonomie de l’autre, trouver un équilibre… Entre les deux femmes, on sent beaucoup d’amour, et peut-être une nouvelle forme de tendresse maintenant que les rôles s’inversent peu à peu. « Mon univers, il est dans mes bouquins, dans mes souvenirs et dans votre présence quand vous venez » dit Anita.

Pour la réalisatrice, « ce que nous souhaitons cacher aux autres, je le montre. Simplement pour dire qu’il serait préférable non pas de « vieillir à condition de rester jeune » mais de « vieillir à condition d’être aimé ».

>> « La procuration », un film de 52 min de Sérine Lortat-Jacob à voir sur france.tv
Une coproduction Dryades Films / France Télévisions.

Sources

Source : France 3

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Date : 2025-10-24 08:58:00 — Site : france3-regions.franceinfo.fr

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Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets

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Publié le : 2025-10-24 08:58:00 — Slug : les-infirmieres-elles-me-prennent-toutes-pour-une-gateuse-la-procuration-un-documentaire-intime-et-touchant-sur-la-perte-dautonomie-des-personnes-agees

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