Économie

Que contient le nouvel accord de partenariat entre l’UE et le Royaume-Uni ?

C’est une première depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020. Un sommet bilatéral s’est tenu lundi à Londres entre Keir Starmer, Premier ministre travailliste britannique, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et António Costa, président du Conseil européen.

Et il a accouché d’un « nouveau partenariat stratégique », pensé pour resserrer les liens, en particulier dans la défense. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles sont les principales avancées ? 20 Minutes fait le point pour vous.

Pourquoi ce sommet est-il considéré comme un tournant ?

« Ce sommet marque une nouvelle ère dans nos relations », a affirmé Keir Starmer, cinq ans après le Brexit. Il a salué un partenariat qui « apportera des avantages réels et tangibles en matière de sécurité, d’immigration clandestine, de prix de l’énergie, d’agroalimentaire, de commerce et autres ». Ursula von der Leyen a évoqué « un nouveau chapitre » dans un contexte international tendu.

À son arrivée au pouvoir en juillet 2024, Starmer avait promis de « réinitialiser » les liens entre Londres et Bruxelles, longtemps abîmés par les gouvernements conservateurs. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le risque d’un retrait américain ont renforcé l’intérêt stratégique d’un rapprochement.

Quelles sont les principales avancées de l’accord ?

Ce partenariat porte notamment sur la défense : le Royaume-Uni pourra participer à certaines missions militaires de l’UE et assister à des réunions ministérielles. Une ouverture vers une participation au programme de 150 milliards d’euros destiné à renforcer l’industrie de défense européenne est également prévue, sous conditions.

Côté commerce, un compromis a été trouvé pour reconduire jusqu’en 2038 l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, qui devait s’achever en 2026. En échange, Londres s’est engagé à s’aligner « rapidement » sur les règles sanitaires européennes, ce qui permettra une suppression des formalités sur la majorité des produits animaux et végétaux. Une mesure cruciale pour les exportateurs britanniques, fortement pénalisés depuis le Brexit.

Autre accord notable : une convergence sur les quotas carbone, qui permettra aux entreprises britanniques d’éviter la taxe carbone européenne. Downing Street chiffre les retombées économiques de l’ensemble de ces mesures à près de 9 milliards de livres (10,7 milliards d’euros) d’ici 2040.

Qu’est-ce qui a échoué ?

Les discussions sur la mobilité des jeunes n’ont en revanche pas abouti. Les deux parties veulent avancer vers un système de visas croisés pour études ou travail, et envisagent un retour du Royaume-Uni dans le programme Erasmus. Un dossier sensible au Royaume-Uni, où le parti europhobe Reform UK, dirigé par Nigel Farage, monte en puissance.

Quelles réactions suscite ce rapprochement ?

S’il n’est pas question pour Londres de revenir dans le marché commun ou l’union douanière, les critiques n’ont pas tardé. La cheffe des conservateurs, Kemi Badenoch, a dénoncé une « soumission » aux règles de Bruxelles. Le vice-président de Reform UK, Richard Tice, a parlé de « capitulation ».

À Bruxelles, une source diplomatique défend au contraire un équilibre : « Aucune ligne rouge n’a été franchie. » Côté parties prenantes, chacun campe sur ses positions : l’UE insiste sur les valeurs communes, Londres rejette tout retour à la libre circulation. Le dialogue, lui, est relancé. Et dans une Europe fragilisée par les conflits extérieurs et les tensions internes, c’est déjà un pas.

Auteur : 20 Minutes avec AFP

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