Présidentielle en Pologne : les partenaires de la coalition de Donald Tusk soutiennent Rafał Trzaskowski – Euractiv FR

Szymon Hołownia, président du parlement polonais et leader du mouvement Pologne 2050 (Renew) qui n’a pas réussi à se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle, a officiellement annoncé son soutien à Rafał Trzaskowski, candidat de la Plateforme civique (PO, PPE) du Premier ministre Donald Tusk. Le Parti paysan polonais (PSL, PPE) a également déclaré qu’il soutenait le candidat.

Rafał Trzaskowski, actuel maire de Varsovie, est arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 31 % des suffrages, selon les résultats officiels publiés lundi 19 mai. Lors du second tour le 1er juin, il affrontera Karol Nawrocki, soutenu par le parti conservateur Droit et Justice (PiS) et qui a récolté 30 % des voix.

Bien qu’ils soient des partenaires de coalition de Donald Tusk, Pologne 2050 et PSL — qui forment ensemble l’alliance Troisième voie — n’ont pas soutenu Rafał Trzaskowski au premier tour de l’élection. Les deux partis avaient préféré appuyer la candidature de Szymon Hołownia.

Mais Szymon Hołownia n’a obtenu que 5 % des voix, terminant derrière Rafał Trzaskowski et Karol Nawrocki, mais aussi les candidats d’extrême droite Sławomir Mentzen (Confédération) et Grzegorz Braun.

« Tout ira bien [en Pologne], mais pas aujourd’hui. Pas encore », a déclaré Szymon Hołownia lors d’un discours après l’annonce des résultats. Il a ensuite souligné que son mouvement politique était encore en cours de construction et que la Pologne avait besoin d’une troisième option au-delà de la Plateforme civique et du PiS.

« Je tiens à dire, pour ma part — et je pense que notre camp politique prendra la même décision — que nous devons donner une chance à Rafał Trzaskowski au second tour », a-t-il ensuite déclaré.

Faisant référence au PiS et à l’extrême droite en général, il s’est dit convaincu que Rafał Trzaskowski mettrait un terme à « la marche que nous observons avec de plus en plus d’inquiétude ».

« Une marche d’escrocs et de voleurs, de ceux qui n’ont jamais eu à répondre de ce qu’ils ont fait à la Pologne au cours des huit dernières années. Une marche des semeurs de haine, des antisémites, des gens qui méprisent les autres, qui veulent vraiment une guerre civile à grande échelle en Pologne. »

Le dirigeant du PSL, Władysław Kosiniak-Kamysz, actuel ministre de la Défense, a annoncé que son parti soutiendrait également le candidat de la Plateforme civique.

« Nous demanderons à tous nos membres, à tous nos sympathisants et à tous les citoyens polonais — quel que soit le candidat pour lequel ils ont voté au premier tour — de soutenir Rafał Trzaskowski », a-t-il affirmé lundi aux côtés de ce dernier.

Cette annonce a indigné Karol Nawrocki, qui espérait obtenir le soutien des électeurs du PSL. « Aujourd’hui, il s’est passé quelque chose que je n’aurais jamais cru. Aujourd’hui, le leader de PSL a soutenu Rafał Trzaskowski. Une honte, il n’y a pas d’autre mot « , a-t-il fustigé.

Lundi, un sondage conduit par SW Research pour le média Wprost a interrogé les électeurs sur leur disposition à suivre les consignes de vote de leur candidat favori si celui-ci ne passait pas le premier tour. Selon les résultats du sondage, 34,8 % des participants se disent prêts à suivre les consignes de leur candidat éliminé, contre 21,2 % qui ne le feraient pas. 34,2 %, demeurent indécis quant à leur choix au second tour.