Pharmacie de Monestiés en péril : une pétition lancée, le SIVOM invoque une obligation réglementaire
Le village de Monestiés voit aujourd’hui sa pharmacie menacée. En cause : un conflit autour d’une obligation réglementaire avec un Ehpad. Face au risque de fermeture, la population se mobilise. De son côté, le gestionnaire public de l’Ehpad défend son choix.
Privé de médecin depuis 2021, Monestiés se mobilise aujourd’hui pour sauver sa pharmacie, menacée de fermeture. Dernier épisode en date : la fin 2024 marque le retrait par le Syndicat intercommunal à vocations multiples (SIVOM) de la distribution des médicaments à l’Ehpad public du village, jusqu’alors assurée par la pharmacie locale.
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En cause : l’obligation pour l’officine de prendre en charge la Préparation des Doses à Administrer (PDA), un conditionnement spécifique visant à sécuriser la prise de médicaments dans les établissements de santé. Faute de moyens techniques et humains suffisants, la pharmacienne, Sandra Gisclard, n’a pas pu répondre favorablement à cette exigence. L’activité a alors été confiée à l’officine du village voisin de Pampelonne.
Dans la foulée, Sandra Gisclard a alerté l’opinion dans nos colonnes, déclenchant la réaction des habitants. Un collectif de soutien s’est constitué, lançant une pétition en ligne, également disponible chez les commerçants du village.
Le SIVOM défend un choix réglementaire
Le SIVOM se défend : « La sécurisation du circuit du médicament n’est pas une option, mais une obligation réglementaire », affirme-t-il. Ce dernier avance « que des discussions avaient été engagées dès 2023 pour intégrer la pharmacie de Monestiés au dispositif, incluant également l’Ehpad de Cordes-sur-Ciel ».
Mais selon le syndicat, la pharmacienne a décliné l’offre, estimant qu’aucune obligation légale ne la contraignait, tout en invoquant des difficultés économiques. Une demande de report ou d’exemption avait également été formulée auprès de l’Agence Régionale de Santé, sans succès.
Le choix du prestataire alternatif a été validé à l’unanimité par les membres du SIVOM, lors de la séance du 24 septembre 2024. « Plusieurs pharmacies ont manifesté leur intérêt. L’option retenue s’est portée sur une officine de village, en cohérence avec nos valeurs de soutien à la ruralité. Ce choix difficile a été fait en toute responsabilité, au bénéfice exclusif de la sécurité des résidents. »
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