Maroc : la militante féministe Ibtissame « Betty » Lachgar jugée pour blasphème
Introduction : Le 27 août 2025, à Rabat, la militante féministe Ibtissame « Betty » Lachgar comparaît devant le tribunal de première instance pour « atteinte à la religion islamique ». Elle risque jusqu’à cinq ans de prison ferme.
Faits vérifiés
Le 31 juillet 2025, Ibtissame Lachgar a publié sur le réseau social X une photo d’elle portant un t-shirt arborant l’inscription « Allah is lesbian » (Dieu est lesbienne). Cette publication a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, entraînant son arrestation le 10 août et son placement en détention provisoire. Elle est poursuivie en vertu de l’article 267-5 du Code pénal marocain, qui punit de six mois à deux ans de prison ferme « quiconque porte atteinte à la religion musulmane », peine pouvant être portée à cinq ans si l’infraction est commise publiquement, y compris par voie électronique.
Développement
Psychologue clinicienne de 50 ans, Ibtissame « Betty » Lachgar est une militante connue pour son engagement en faveur des libertés individuelles, des droits des femmes et des personnes LGBTQ+. Elle a cofondé en 2009 le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI). Avant son arrestation, elle avait signalé être victime de cyberharcèlement, recevant des menaces de viol et de mort. Lors de l’audience du 27 août, sa demande de mise en liberté provisoire a été rejetée, malgré des préoccupations concernant sa santé, notamment un cancer nécessitant une intervention chirurgicale imminente.
Réactions officielles
« Elle combat des idéologies, elle n’a jamais combattu des personnes, et encore moins les croyants ou croyantes », a déclaré sa sœur, Siam Lachgar, le 27 août 2025.
« Le droit à la liberté d’expression est large, mais il ne s’étend pas à la moquerie des croyances des gens, ni ne tolère de graves insultes à leur religion », a affirmé Mustapha Ramid, ancien ministre et membre du Parti de la justice et du développement, le 15 août 2025.
Contexte
Le Maroc, bien que considéré comme modéré par rapport à d’autres pays de la région, criminalise les relations homosexuelles et certaines formes d’expression. L’article 267-5 du Code pénal marocain est régulièrement invoqué dans des affaires d' »offense à la religion ». En 2022, une blogueuse de 32 ans a été condamnée à cinq ans de prison pour avoir partagé des publications satiriques moquant le Coran.
Désinformation et rumeurs
- Affirmation : Ibtissame Lachgar aurait été libérée sous caution. Non prouvée. Aucune source fiable ne confirme cette information.
- Affirmation : Elle aurait renoncé à son militantisme. Réfutée. Ses proches affirment qu’elle maintient ses positions.
Sources
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Date de publication : 2025-08-27 12:21:00
Auteur : Cédric Balcon-Hermand – Consulter sa biographie, ses projets et son travail. Cet article a été vérifié, recoupé, reformulé et enrichi selon la ligne éditoriale Artia13, sans reprise d’éléments protégés.
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