Marche solidaire de Versailles à Saint-Brieuc : dénonciation de l’empoisonnement au chlordécone
Le 3 août 2025, un collectif d’ouvrières et ouvriers a entamé une marche de trois semaines depuis Versailles jusqu’à Saint-Brieuc. Cette initiative vise à sensibiliser le public à l’empoisonnement des populations par le chlordécone et autres pesticides, à exiger des mesures concrètes de l’État et à mobiliser la jeunesse, tant en France métropolitaine que dans les Antilles et en Guyane.
Faits vérifiés
Le chlordécone est un pesticide organochloré utilisé massivement dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe entre 1972 et 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Malgré son interdiction en 1990 en France métropolitaine, son usage a perduré aux Antilles jusqu’en 1993 grâce à des dérogations successives. Cette utilisation prolongée a entraîné une contamination durable des sols, des eaux et des chaînes alimentaires locales. Selon Santé publique France, plus de 90 % de la population adulte de ces îles présente des traces de chlordécone dans le sang. De plus, les Antilles françaises détiennent le triste record mondial de l’incidence du cancer de la prostate, maladie dont le lien avec l’exposition au chlordécone a été reconnu par les autorités sanitaires.
Développement
Les conséquences de cette contamination sont multiples. Les agriculteurs antillais ont dû adapter leurs pratiques pour limiter l’exposition au chlordécone. Par exemple, certains ont opté pour des cultures hors sol ou ont installé des poulaillers sur des dalles de béton afin d’éviter la contamination des animaux. L’élevage bovin a également été impacté, nécessitant des mesures strictes de décontamination pour garantir la sécurité de la viande. En 2023, des initiatives ont été mises en place pour mesurer la contamination avant l’abattage, avec le soutien du Groupement de défense sanitaire de Martinique.
Par ailleurs, des organisations de défense des droits humains ont saisi le Comité européen des droits sociaux pour exhorter la France à garantir l’accès à une eau potable non contaminée en Guadeloupe. Cette démarche souligne les défis persistants liés à la pollution par le chlordécone et la nécessité d’une action gouvernementale renforcée.
Réactions officielles
« Le 12 juin 2025, le Sénat a adopté, avec modifications et à l’unanimité, la proposition de loi visant à reconnaître la responsabilité de l’État dans les préjudices causés par l’utilisation du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique. »
Contexte historique
Le chlordécone a été utilisé aux Antilles françaises pour lutter contre les charançons du bananier, des insectes ravageurs des cultures de bananes. Ces cultures constituaient alors une part essentielle de l’économie des îles. En 1972, le ministre de l’Agriculture Jacques Chirac a signé la première autorisation provisoire de mise sur le marché du chlordécone. Malgré les alertes sanitaires, son utilisation a perduré jusqu’en 1993, entraînant une contamination durable des sols et des ressources en eau.
Désinformation et rumeurs
Des rumeurs circulent parfois sur l’absence de lien entre le chlordécone et les problèmes de santé observés aux Antilles. Cependant, des études scientifiques, notamment celles de l’Inserm, ont confirmé l’association entre l’exposition au chlordécone et l’augmentation du risque de cancer de la prostate. Il est donc essentiel de se référer à des sources fiables pour s’informer sur ce sujet.
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Date de publication : 2025-08-03 15:00:00
Auteur : Cédric Balcon-Hermand – Consulter sa biographie, ses projets et son travail. Cet article a été vérifié, recoupé, reformulé et enrichi selon la ligne éditoriale Artia13, sans reprise d’éléments protégés.
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