Loups : les départements des Alpes proposent une nouvelle méthode de comptage de la population lupine
Dans un courrier adressé au Premier ministre François Bayrou, ce vendredi 16 mai, les huit départements des Alpes ont suggéré une nouvelle méthode de comptage des loups présents en France, afin de mettre fin aux soupçons permanents de sous-évaluation, selon eux, de la population lupine.
Une nouvelle méthode de comptage des loups présents en France, prête à l’expérimentation dès cet été. C’est ce qu’ont proposé les huit départements des Alpes dans une lettre commune adressée vendredi 16 mai au Premier ministre François Bayrou.
Une solution selon les présidents des Conseils départementaux des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de la Drôme, de l’Isère, de la Savoie, de la Haute-Savoie et du Vaucluse pour « mettre fin aux soupçons » de « sous-évaluation« .
En 2024, le nombre de loups présents sur le territoire français était estimé à 1 013 selon un décompte de la région Auvergne-Rhône-Alpes en décembre, basé sur l’analyse de données génétiques collectées selon un plan d’échantillonnage territorialisé. Un chiffre en légère baisse par rapport à septembre 2023 (1 104), ce qui a également abaissé le nombre de canidés pouvant être abattus.
Un résultat décrié par les départements qui appellent à « rétablir la confiance entre les acteurs » de ce dossier ultrasensible. Seule une méthode de comptage « élaborée collectivement » sera à même de « mettre fin aux soupçons permanents de sous-évaluation de la population lupine« , alors que la « multiplication des attaques de loup menace l’existence même des activités pastorales« , assurent les huit départements.
Vendredi 16 mai, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes a communiqué son bilan du nouveau plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage, adopté il y a un an. La préfecture indique que dans les Alpes, pour l’année 2024, « une baisse de la prédation se poursuit, tant en nombre d’attaques (-4,9 %) que de victimes (-13 %)« . Elle précise néanmoins qu’au niveau national, « une évolution de 4,2 % pour les attaques » et une évolution de « 5,7 % pour le nombre de victimes » ont été constatées.
Couvrant la totalité des Alpes françaises, « principal foyer de la présence lupine en France« , les départements réclament, et se disent prêts à appuyer, une vaste opération de recensement du loup sur le terrain par « plusieurs milliers de volontaires« , afin de mieux cibler et rendre plus efficaces les « prélèvements » d’une partie des meutes ou des solitaires. Les participants à ce recensement regrouperont des éleveurs, des chasseurs, des élus locaux, des associations environnementales et des services de l’Etat.
Les huit départements avaient déjà réclamé en décembre une nouvelle méthode de recensement de la population lupine ainsi qu’un « rehaussement significatif » du nombre plafond de loups pouvant être abattus en 2025, fixé à 192 têtes (19 % du total).
En mars, l’Union européenne a rétrogradé le statut du loup d' »espèce strictement protégée » à « espèce protégée » dans sa Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
« Dans l’attente » des effets dans le droit européen de l’abaissement de la protection du loup, « qui prendra du temps« , les départements demandent au Premier ministre d’intervenir « avant l’été 2025 » pour « concilier les positions » des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique face « aux enjeux de notre souveraineté alimentaire et de nos territoires de montagne« .