La Désertion Médiatique Face à la Justice Internationale : Témoignage d’Amina Kalache
Amina Kalache, journaliste indépendante, s’illustre par sa couverture des mobilisations en soutien au peuple palestinien et par ses entretiens pour Le Média. Dans un contexte de crises humanitaires, elle met en lumière l’absence préoccupante de couverture médiatique sur des sujets cruciaux, notamment les audiences récentes de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant Gaza.
Un Silence Assourdissant sur des Questions Cruciales
Lors des audiences de la CIJ en avril 2025, des sujets graves tels que l’utilisation de la famine comme arme de guerre et les actes de génocide présumés à Gaza ont été discutés. Malgré la présence de pays comme l’Afrique du Sud, la Malaisie, et la France, la presse francophone brillait par son absence. Ce désintéressement soulève des interrogations : pourquoi un tel silence face à des faits aussi graves ?
La rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese, a pourtant affirmé qu’il existait des « motifs raisonnables » de croire à la matérialité d’actes qualifies de génocide. L’urgence humanitaire en Palestine mériterait une attention médiatique accrue, mais, étrangement, les grands médias français ne semblent pas faire écho à ces préoccupations.
Une Justice sans Échos : Le Manque de Couverture Médiatique
Amina Kalache note une absence de micros et de caméras lors de ces audiences, laissant l’impression que cet événement, d’une importance capitale, n’est pas digne d’être relayé. Les arrières-plans judiciaires, bien qu’urgents, sont trop souvent traités avec désinvolture par les médias mainstream. Alors que des chaînes comme CNN et BBC couvraient ces événements en « édition spéciale », les médias français se sont concentrés sur d’autres informations.
Un Manque de Priorité dans le Traitement de l’Information
Ce désintérêt médiatique n’est pas nouveau. Selon des études, la couverture de Gaza et de la Cisjordanie a souvent été incomplète ou minimisée. Loin d’être juste une question de ressources, ce silence privilégie une hiérarchisation de l’information qui traduit des choix éditoriaux discutables.
Les Excuses des Rédactions
Les médias évoquent souvent des préoccupations telles que :
- Temps de couverture biaisé : La lenteur des procédures judiciaires contraste avec la rapidité de l’information. Cette rationalisation conduit à un désengagement de la réalité essentielle.
- Peurs de controverses : Le « conflit israélo-palestinien » est perçu comme un sujet délicat, ce qui pousse certains journalistes à s’autocensurer, craignant des accusations ou des représailles.
- Manque de moyens budgétaires : Beaucoup de rédactions affirment qu’une couverture adéquate nécessiterait des ressources qu’elles ne peuvent allouer. Cependant, des exemples antérieurs montrent que les rédactions peuvent mobiliser des moyens considérables lorsque cela est jugé nécessaire.
Ces raisons soulèvent des questions éthiques sur la mission de l’information et son rôle en tant que gardien des droits humains.
Indifférence Médiatique : Un Coût Démocratique
L’absence de couverture médiatique contribue à un silence politique qui nivelle par le bas les préoccupations internationales et la mémoire collective. La rapporteur spéciale Francesca Albanese rappelle que « l’indifférence médiatique permet la répétition des crimes ».
Le devoir d’informer ne se limite pas à relater les événements les plus bruyants ; il doit aussi inclure des récits souvent noyés dans l’indifférence. Cela appelle à une responsabilité moralement et démocratiquement essentielle pour les médias français.
Face à cette situation, il est impératif que les rédactions réévaluent leurs priorités. Choisir de ne pas couvrir Gaza ou les audiences de la CIJ, c’est choisir de détourner le regard d’histoires humaines essentielles.
Vers un Engagement Médiatique Renouvelé
L’enjeu est clair : les médias doivent s’adapter et accorder une voix aux récits souvent oubliés des populations en souffrance. L’engagement envers une couverture juste et équilibrée doit passer par une réévaluation des choix éditoriaux et une volonté de surmonter les peur et les préjugés.
En fin de compte, l’histoire a besoin d’être racontée. La parole des peuples, même dans les situations les plus sombres, doit résonner dans le débat public pour ne pas sombrer dans l’oubli. L’inertie actuelle des grandes rédactions pourrait coûter cher, non seulement au journalisme, mais à l’intégrité démocratique elle-même.
📅 Date de publication : 2025-06-23 18:08:00
🖊 Auteur original : Amina Kalache – Lire la source
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