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Dette des Girondins de Bordeaux : une décision cruciale à venir pour la Ville et la Métropole, un accord trouvé avec Fortress

La décision, entre les mains du juge-commissaire en charge du bon déroulement de la procédure, est décisive à cinq jours de la présentation par les Girondins de leur plan de continuation au tribunal de commerce, mardi 27 mai. Via le Ministère public, la Métropole et la Ville de Bordeaux ont déposé une contestation afin de changer de classes de parties affectées.

Les deux collectivités, qui se sont déclarées en « bailleurs » et ont été traitées en tant que tels, ont demandé à être replacées au même niveau que les créanciers publics sociaux et fiscaux (le Trésor public et l’Urssaf notamment). La nuance n’est pas moindre : au lieu d’être remboursés à hauteur de 10 % sur dix ans si le plan est validé (30 % en cas de remontée puis maintien en Ligue 2 ; 20 % en cas de cession du club dans les dix ans), ils garderont dans ce cas 100 % de leurs créances, selon à ce jour un traitement qui prévoit 10 % sur les dix premières années et le solde la onzième année.

Si la dette due à la commune de Bordeaux reste moindre (35 000 euros), celle de la Métropole s’élève à 19,75 millions d’euros, répartie en deux classes (11,99 millions en tant que bailleur et 7,75 millions en fournisseur).

Leurs avocats ont été reçus ce jeudi matin au tribunal de commerce. Le juge-commissaire rendra la décision demain. En cas de réponse favorable aux collectivités, s’ajouterait la perspective de 18 millions d’euros supplémentaires à débourser en 2036 pour le club. L’ouverture du processus de vote des 400 créanciers, répartis en 13 classes, reste, lui, pour l’instant en attente du résultat de la contestation.

Lopez devra provisionner

Dans cette optique, dans la nuit de mardi à mercredi, la direction bordelaise avait, elle, coché une condition sine qua non pour espérer l’adoption du plan par le tribunal de commerce : la finalisation de l’accord avec le fonds d’investissement Fortress, créancier privilégié bénéficiant d’une action de sûreté. De source proche du dossier, la somme correspond à celle présentée dans le projet de plan de continuation. Le club va rembourser 4 millions des 11 millions d’euros encore dus, en huit échéances de 500 000 euros entre septembre 2025 et juin 2027.

Bien qu’obligatoire avant le délibéré (attendu à la mi-juin), le résultat des votes n’est pas décisif. Le tribunal devra juger si le plan présenté est plus avantageux pour les créanciers qu’une liquidation judiciaire ou un éventuel plan de cession présenté d’ici à lundi, et s’il « offre une perspective raisonnable d’éviter la cessation des paiements et de garantir la viabilité de l’entreprise. »

En ce sens, il a été demandé à l’actuel propriétaire Gérard Lopez de provisionner sur un compte d’ici à fin juin la somme nécessaire au paiement du passif hors plan (remboursement des assurances de garantie des salaires versées pour financer le plan social essentiellement) et au financement du budget de la saison prochaine avec les premières échéances du remboursement de la dette. Soit près de 10 millions d’euros.

La convention pour l’occupation du Haillan signée

Plus de six mois après la fin de la précédente le 6 novembre, la nouvelle convention entre la Ville de Bordeaux et les Girondins a été signée mardi. Selon la mairie, elle prévoit un loyer de 290 000 euros pour la saison prochaine. Après l’accord oral du 4 mars, le document avait fait un aller-retour pour quelques modifications entre les deux parties et est revenu le 13 mai sur le bureau des Girondins. Lors de son entretien avec Gérard Lopez vendredi dernier, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic avait donné comme ultimatum une signature avant mercredi sous peine d’interdire l’accès au site.
La mairie dit désormais attendre le paiement des 62 000 euros calculés pour l’occupation du site depuis juillet 2024.

Auteur : Cédric

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Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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