Le chiac en Acadie : entre créativité linguistique et insécurité identitaire
Le 25 février 2025, sur la terrasse du centre culturel Aberdeen de Moncton, deux amies d’enfance se retrouvent pour souper. Leurs échanges mêlent français et anglais, illustrant le « chiac », un parler populaire acadien. Cette pratique linguistique soulève des questions sur l’identité et la préservation de la langue française en Acadie.
Faits vérifiés
Le Nouveau-Brunswick est la seule province canadienne officiellement bilingue depuis l’adoption de sa loi sur les langues officielles en 1969. Selon le recensement de 2021, 41 % de la population, soit environ 320 000 résidents, déclarent pouvoir soutenir une conversation en français. Cependant, seulement 30,4 % parlent régulièrement français à la maison, représentant 232 000 personnes, dont 60 000 unilingues francophones.
Développement
Malgré des avancées politiques et juridiques, la crainte de l’assimilation persiste. Ali Chaisson, directeur de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, souligne que « cinquante ans plus tard, il y a encore de l’assimilation ». Annette Boudreau, professeure émérite à l’Université de Moncton, note que l’idéologie du bilinguisme masque des usages politiques, et que les locuteurs de la langue minoritaire ressentent souvent une insécurité linguistique.
Shirley MacLean, commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, insiste sur le droit des citoyens à recevoir des services dans leur langue, soulignant que « des services dans leur langue, c’est le droit de ces gens-là, et une question de respect ». Michelle Landry, professeure de sociologie à l’Université de Moncton, observe que les concentrations francophones élevées dans certaines communes du nord et de l’est de la province contribuent à limiter l’assimilation.
Le Village historique acadien joue un rôle clé dans la transmission de la mémoire et de la culture acadienne. Des établissements comme l’école Carrefour-Beausoleil de Miramichi renforcent la fierté linguistique chez les jeunes. L’université de Moncton attire de nombreux étudiants francophones internationaux, et des villes comme Dieppe affichent clairement leur bilinguisme. Le milieu culturel francophone de Moncton est particulièrement dynamique, avec des artistes qui s’affranchissent des normes et rayonnent au-delà de la région.
Réactions officielles
« On a calmé les esprits. On a donné aux gens assez de ressources pour se développer un peu, mais pas pour s’épanouir. La preuve, cinquante ans plus tard, il y a encore de l’assimilation. »
« Des services dans leur langue, c’est le droit de ces gens-là, et une question de respect. »
Contexte historique
L’Acadie, région historique de l’est du Canada, a été marquée par la déportation des Acadiens entre 1755 et 1763, un événement fondateur dans l’imaginaire social acadien. Cette communauté francophone, implantée depuis quatre siècles, demeure la plus vivace hors du Québec, malgré les défis liés à la domination anglaise et à l’assimilation culturelle.
Désinformation et rumeurs
Aucune information erronée ou rumeur spécifique n’a été identifiée concernant le chiac ou l’insécurité linguistique en Acadie dans les sources consultées.
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Date de publication : 2025-02-25 18:55:00
Auteur : Cédric Balcon-Hermand – Consulter sa biographie, ses projets et son travail. Cet article a été vérifié, recoupé, reformulé et enrichi selon la ligne éditoriale Artia13, sans reprise d’éléments protégés.
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