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La saison des rave party est de retour : qui sont ces teufeurs Lotois ?

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Malgré leur interdiction, les free party perdurent. Des participants lotois défendent une culture alternative souvent stigmatisée, alors que la préfecture a publié un nouvel arrêté pour les stopper.

Le beau temps et les ponts de ces prochains jours sont propices à l’installation spontanée de rave party dans le Lot. Bien que ces rassemblements soient interdits, de nombreux participants choisissent de passer outre pour se retrouver et danser dans des lieux privés au milieu de la nature. Une des dernières en date, remonte à 2021, lorsque 1 300 personnes se sont réunies sur le site du Viroulou à Gramat pendant trois jours. « Il y en a plus trop dans le Lot, les gens bougent beaucoup dans toute la France », raconte Julien, Cadurcien qui participe à ces free party depuis 25 ans. « Moi je vais dans la Vienne ce week-end, mais je n’en parle pas à mes collègues, ils vont me juger sinon, ajoute Morganne, originaire du sud du département, on est des gens normaux ».

« La vie alternative existe »

Les teufeurs ont bien conscience qu’ils sont hors la loi : « Il y a une atteinte à la vie privée et la propriété, c’est indéniable, mais c’est impossible de louer un terrain », souligne le Lotois. « Si on regarde, il n’y a pas vraiment de propriétaire qui se plaigne des lieux saccagés. C’est rare que ce soit des dépotoirs », ajoute le quadragénaire. « Maintenant, il y a une conscience derrière. Les gens repartent tous avec leurs poubelles ou reviennent le lendemain pour nettoyer ».

Parmi les témoignages reçus par la Dépêche du Midi, tous dénoncent des « clichés » sur ces soirées et prônent la liberté d’être. « Ce n’est pas un monde de punk à chien comme on peut le penser. Aujourd’hui, beaucoup de participants ont un cadre professionnel, loin de la vie qu’on pourrait penser », explique Julien. Lui-même est chef cuisinier, tandis que Morganne est téléprospectrice : « Moi j’y vais depuis que j’ai 10 ans, mes frères m’y emmenaient », témoigne la Lotoise. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, les profils sont bien différents. « Il y a 30 ans, on vivait tous dans des camions, on voyait les mêmes têtes dans les rave à Nantes, Marseille… », ajoute-t-il. « La vie alternative existe, l’envie culturelle et artistique est réelle. Ces free party dénoncent le mal-être de la jeunesse ».

Bien que cette activité soit illégale, les teufeurs défendent cette culture qui perdure depuis des décennies. « Le peuple de la free party est doté d’une vraie culture musicale, et est victime d’une répression ».

Et la drogue dans tout ça ?

Ce n’est un secret pour personne, la drogue circule lors de ces rave party, et les participants ne le nient pas. « Oui, il y en a, mais aujourd’hui si je vais à Toulouse, il y a des groupes qui en vendent, pareil à Marseille. La drogue est partout aujourd’hui », raconte Julien. Il continue : « Mais contrairement à la société, il y a un accompagnement. Vous trouverez toujours un stand de prévention. On les accompagne, on ne les laisse pas dans la merde ».

La préfecture du Lot interdit les rassemblements festifs

La préfecture du Lot a pris deux arrêtés pour interdire « tout rassemblement festif à caractère musical non déclaré quelque soit le nombre de participants » sur l’ensemble du département sur plusieurs dates entre le 30 avril et le 10 juin, soit des créneaux correspondants aux week-ends prolongés. La préfète craint « un trouble à l’ordre public que représentent ces regroupements sans déclaration préalable », précise un communiqué. Un rassemblement de cette nature a été identifié l’année dernière.
Le transport de matériel de son (sound system, amplificateur etc.) est également défendu sur la même période.

« Toute infraction est passible des sanctions prévues par l’article R.211-27 du code de la sécurité intérieure et peut donner lieu à la saisie du matériel en vue de sa confiscation par le tribunal », indique la préfecture dans le communiqué.

« La préfète du Lot appelle chacun à faire preuve de responsabilité en respectant ces mesures prises pour la sécurité de tous ».

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Artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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