Jean-Luc Mélenchon : ces deux figures qui ont façonné l’itinéraire du leader de LFI
Le livre « La meute » explore la France insoumise de l’intérieur, mais révèle aussi comment deux figures clés, Delapierre et Pignerol, ont façonné l’itinéraire de Jean-Luc Mélenchon.
Si le livre « La meute » dévoile les coulisses de l’organisation interne de la France insoumise, il aborde également deux figures majeures, aujourd’hui décédées, qui ont façonné Jean-Luc Mélenchon. Deux hommes qui furent plus que des collaborateurs, des éclaireurs, des frères d’armes, des architectes de pensée. François Delapierre et Bernard Pignerol ont incarné deux versants essentiels de l’itinéraire mélenchoniste — l’intuition stratégique et la fidélité organique.
François Delapierre, disparu prématurément en 2015, fut l’intellectuel incandescent, le théoricien d’un populisme de gauche arrimé à la radicalité démocratique. Son verbe fulgurant, sa culture de l’insoumission ont structuré l’ADN de la France insoumise qu’il n’a toutefois pas vu naître. Passé par l’Unef et SOS Racisme, Delapierre apportait à Mélenchon une boussole idéologique, un sens de la rupture – avec le PS quitté en 2008 pour fonder le Parti de gauche. En 2012, il avait été son directeur de campagne présidentielle.
Bernard Pignerol, mort en 2023, fut l’ombre portée de Mélenchon. Venu des cercles mitterrandiens, ce conseiller d’État cofondateur de SOS-Racisme, incarnait l’État stratège, la maîtrise des arcanes et s’était toujours refusé à devenir élu. Fidèle jusqu’au silence, cet homme de réseaux assurait le lien entre la parole et l’appareil et, surtout, savait cadrer l’éruptif Mélenchon pour qui il avait fondé l’Institut La Boétie.
Orphelin de ces deux piliers et sans relais comparables, Mélenchon s’est-il laissé enfermer dans la caricature dont ses amis le préservaient ?
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