Ils produisent de l’électricité… juste en exploitant la rotation de la Terre !
Une expérience récente ouvre la porte à une façon inédite de produire de l’électricité en tirant parti de la rotation de la Terre et de son champ magnétique. Cette idée, qui a de quoi attirer l’attention, divise les avis parmi les scientifiques. On y voit surtout une opportunité d’avoir une énergie propre et renouvelable, une option séduisante dans la période actuelle de transition énergétique.
Un premier pas vers l’inconnu
Lors d’une expérience toute récente publiée dans Nature, des chercheurs ont réussi à générer une tension électrique de 17 à 18 microvolts en utilisant un alliage précis composé de manganèse, de zinc et de fer. Ce mélange magnétique a permis de capter l’énergie du champ magnétique terrestre. Certes, cette tension reste faible, mais elle marque le début d’un dispositif qui puise dans les phénomènes naturels.
Néanmoins, certains chercheurs restent sceptiques et estiment que des investigations supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Paul Thomas, physicien émérite, explique que même si les expériences paraissent « très convaincantes et remarquables », elles paraissent contre-intuitives et demandent encore à être validées.
Une vieille idée revisitée
L’idée de produire de l’électricité grâce à la rotation de la Terre n’est pas une nouveauté. Elle trouve ses origines dans les travaux pionniers de Michael Faraday en 1832, qui avait exploré les bases de l’électromagnétisme et de l’induction. Malgré ses efforts, Faraday n’avait pas réussi à concrétiser cette vision.
Plus récemment, en 2016, des chercheurs américains dont Christopher Chyba avaient évoqué cette possibilité. À l’époque, leurs propositions avaient été pointées du doigt pour leur manque de faisabilité. Aujourd’hui, des chercheurs de l’Université de Princeton relancent le concept en s’appuyant sur des conditions topologiques et matérielles bien spécifiques.
Comment marche le dispositif ?
Le dispositif utilisé dans ces expériences se compose d’un cylindre creux fabriqué en ferrite de manganèse-zinc. Des électrodes sont placées à chaque extrémité du cylindre, orientées selon un angle précis de 57°. La tension la plus forte se produit quand le dispositif est perpendiculaire au mouvement de rotation de la Terre.
Le principe de fonctionnement repose sur l’idée qu’un matériau conducteur qui traverse un champ magnétique peut produire de l’électricité, similaire à la conversion thermique de la chaleur en électricité. Cependant, la relative uniformité du champ magnétique terrestre rend la mise en pratique un peu plus compliquée, ce qui explique les défis techniques à relever dans le stockage d’énergie.
Réactions partagées et perspectives d’avenir
Les avis divergent sur ces découvertes. Par exemple, Rinke Wijngaarden, physicien retraité, évoque des réserves en raison de possibles interférences parasites pouvant fausser les résultats. De son côté, Christopher F. Chyba rappelle que même si les équations montrent comment le phénomène pourrait être exploité, une démonstration concrète reste à réaliser.
Pour vérifier ces premiers résultats, il est proposé de réaliser davantage d’expériences à différentes latitudes à travers le globe. Si ces tests confirment l’idée et permettent d’optimiser la production d’énergie, cela pourrait ouvrir la voie à un déploiement à grande échelle d’une nouvelle source d’énergie propre.
Il faut aussi se poser la question des conséquences sur notre planète. En effet, un déploiement massif de cette technologie pourrait, théoriquement, ralentir légèrement la rotation terrestre – d’environ 7 millisecondes par siècle – un phénomène comparable aux effets naturels de l’attraction lunaire.
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Auteur : La Rédaction
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