Il zoome sur Google Earth… et découvre six sous-marins nucléaires chinois
Récemment, l’analyste naval Alex Luck a repéré six sous-marins nucléaires sur une base navale chinoise grâce à une mise à jour de Google Earth. Cette base, située à Qingdao dans le Shandong, abrite ces engins qui jouent un rôle important dans la stratégie militaire du pays. Cette révélation survient alors que la Chine poursuit l’extension et la modernisation de son arsenal nucléaire, ce qui inquiète la communauté internationale au sujet des intentions militaires de Pékin.
Repérage et état des sous-marins
Les photos satellites ont permis à Alex Luck de distinguer plusieurs types de sous-marins présents sur la base. On y retrouve le Type 09I, qui semble être utilisé pour l’entraînement ou comme MTS (Submersible Testbed Ship), ainsi que le Type 09III (A) et le SSBN Type 09IV. En plus, deux coques non identifiées ont été relevées : l’une avec une coque jaune (qui pourrait être un 09IIIA ou 09IIIB) et l’autre, de couleur violette, amarrée au quai. L’un des sous-marins se trouve sur terre, ce qui laisse penser qu’il est soit en maintenance, soit en cours de démantèlement après avoir terminé ses missions.
Montée en puissance de l’arsenal nucléaire chinois
D’après des informations récentes d’un haut responsable américain de la défense, la Chine a considérablement augmenté son arsenal nucléaire depuis 2020. Le pays devrait compter plus de 600 ogives nucléaires opérationnelles d’ici mi-2024, soit un nombre presque triplé par rapport aux chiffres précédents. Pour mettre cela en perspective, les États-Unis possèdent plus de 5 000 ogives nucléaires. Malgré cette progression rapide, Pékin maintient sa politique déclarée de ne pas être le premier à avoir recours à l’arme nucléaire.
Diversification et modernisation de la flotte navale
La force navale chinoise se diversifie avec un éventail de systèmes allant des missiles balistiques intercontinentaux aux missiles de frappe de précision, tout en poursuivant une transition énergétique. La marine chinoise, connue sous le nom de PLAN (People’s Liberation Army Navy), dispose d’une flotte variée qui comprend 6 sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire (SNA) et un total de 60 sous-marins, dont 48 fonctionnent au diesel-électrique. Ces derniers restent la colonne vertébrale des forces sous-marines chinoises. Selon les prévisions américaines, la flotte devrait bientôt s’étoffer pour atteindre 65 unités.
Histoire et avancées technologiques
Historiquement, la Chine a construit plus de 80 sous-marins d’attaque Romeo (Type 33) entre 1962 et 1984, ainsi qu’au moins 20 sous-marins Ming (Type 35) basés sur un design soviétique antérieur. Le premier SSBN asiatique entièrement conçu en Chine était le Xia (Type 092), mis en service dès 1983. Par la suite, les classes Jin (Type 094) et Shang (Type 093) ont montré des influences techniques en provenance du Bureau Rubin Design, illustrant une coopération sino-russe dans ce domaine.
Côté innovation, la classe Yuan marque une étape avec son système de propulsion indépendante de l’air (AIP) développé localement. En décembre 2012, un accord de coopération sino-russe a permis de lancer la construction commune de quatre sous-marins Lada (Projet 677E), avec le tout premier Amur-1650 remis en octobre 2014.
Partenariats internationaux et exportations
À l’international, la Chine s’est lancée dans l’exportation de ses propres conceptions vers des pays comme la Thaïlande et le Pakistan. En mai 2024, malgré quelques incertitudes sur les livraisons thaïlandaises, un seul sous-marin S-26T est prévu d’ici 2027, équipé d’un moteur CHD620 développé en Chine. Quant au Pakistan, il a donné son feu vert pour l’achat de huit sous-marins AIP inspirés de la classe Yuan, pour un montant de plus de 3 milliards USD, certains d’entre eux devant être construits sur le sol pakistanais.
Auteur : La Rédaction
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