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La messagerie nationale en Russie : Poutine et le contrôle numérique

La Russie développe une nouvelle application de messagerie, visant à renforcer le contrôle numérique de l’État. En réponse à la domination des services américains, cette plateforme pourrait transformer profondément l’interaction des citoyens avec les autorités.

Un défi pour les applications étrangères

En Russie, WhatsApp, utilisée par plus de 100 millions d’utilisateurs mensuels, est la plateforme de messagerie la plus populaire. Pourtant, elle appartient à Meta, considérée par le gouvernement comme une « organisation extrémiste », aux côtés d’autres réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram. Bien que Telegram soit perçue relativement plus favorablement, elle échappe encore au total contrôle de l’État.

Développement de Max

Pour pallier cette situation, le gouvernement russe a lancé Max, sa propre application de messagerie instantanée, développée par VK, le géant technologique local. Comme l’application WeChat en Chine, Max intégrera des fonctionnalités variées :

  • Échange de messages et fichiers,
  • Système de paiement,
  • Bibliothèque d’applications,
  • Accès aux services gouvernementaux.

Imposition et contrôle

À compter du 1er septembre 2025, Max sera préinstallé par défaut sur tous les smartphones vendus en Russie, conformément à une nouvelle législation signée par Poutine. Parallèlement, le Kremlin s’active à interdire WhatsApp et les applications provenant de pays considérés comme hostiles.

Conditions d’utilisation

Contrairement aux plateformes comme WhatsApp, Max ne sera accessible qu’aux utilisateurs ayant un numéro de téléphone russe ou biélorusse. En outre, toutes les communications effectuées via cette application seront accessibles aux autorités, soulignant le niveau de surveillance instauré par le régime.

VK est dirigé par Vladimir Kiriyenko, qui est le fils du chef de l’administration présidentielle. Gazprom, via ses filiales, détient également une part significative de l’entreprise.

Problème d’accès et conformité

Des experts en cybersécurité affirment qu’il est sûr que Max se conformera à toutes les demandes des autorités russes concernant les historiques de conversation et les enregistrements d’appels :

« La conformité semble inévitable. » [Source officielle]

Andreï Okun, un opposant politique, a décrit Max comme un potentiel « goulag numérique », un espace où le gouvernement aurait un contrôle total sur les pensées et les loisirs des citoyens.

Contexte plus large

Depuis l’invasion de l’Ukraine, le Kremlin a intensifié ses efforts pour contrôler l’espace numérique, bloquant l’accès à plus de 400 000 sites l’année précédente. En juin 2025, le projet « En ligne » a rapporté un nombre record de coupures d’Internet, soulignant la tendance croissante à la censure.

L’article sur le rôle de Max a été publié le 24 juillet 2025 par Le Grand Continent.


Date de publication : 2025-07-24 17:23:00

Auteur : Cédric Balcon-Hermand – Consulter sa biographie, ses projets et son travail. Cet article a été vérifié, recoupé, reformulé et enrichi selon la ligne éditoriale Artia13, sans reprise d’éléments protégés.

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Cédric Balcon-Hermand

Depuis 1998, je décrypte les mécanismes de l'information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Fondateur d'Artia13, je mets mes compétences en analyse des médias, enquêtes sensibles et cybersécurité au service de projets éducatifs et citoyens. Défendre la vérité, outiller les esprits critiques et sécuriser le numérique sont au cœur de mon engagement.