Enquête du CNR sur la longue distance en 2024 : “le taux de rentabilité des transporteurs a chuté de 1,4 % en moyenne”
Chute de la rentabilité des entreprises de transport routier
Les entreprises de transport routier de marchandises (TRM) en France continuent de faire face à une conjoncture difficile en 2024, marquée par une croissance stagnante et une hausse des coûts. C’est ce que révèle l’enquête "longue distance" du Comité National Routier (CNR), présentée par Olivier Raymond, chef statisticien.
Une activité en déroute
L’évaluation de l’activité dans le secteur du TRM souligne un déficit persistant. En effet, la baisse d’activité s’élève à -8,6 % depuis 2019, tandis que l’indicateur de production par véhicule a enregistré une légère diminution de 0,4 % entre 2023 et 2024. Cette baisse d’activité coïncide avec une tendance inflationniste croissante, amorcée après la crise de la Covid-19.
La montée des coûts de fonctionnement est préoccupante. Les rémunérations des conducteurs ont augmenté de 3,6 % l’an dernier, tandis que les frais de maintenance et d’assurance ont respectivement grimpé de 2,7 % et 7,1 %. Les coûts fixes de structure, quant à eux, ont bondi de 8,7 %. Cet effet ciseau, combinant moins d’activité et plus de dépenses, a conduit le taux de rentabilité moyen à chuter à 1,4 %.
Contexte économique du secteur
Les effets résiduels de la crise de la Covid-19 continuent de peser sur le secteur. Par rapport à son niveau de 2007, l’activité globale du parc reste inférieure de 16,3 %. En parallèle, il est à noter que la rémunération des conducteurs a augmenté de 30,7 % sur les dix dernières années, surpassant l’évolution du SMIC, qui n’a augmenté que de 24,7 % sur la même période.
“Face à l’inflation des coûts, les petites entreprises (moins de 20 salariés) sont davantage pénalisées que celles de plus de 50 salariés.”
Ce constat met en lumière les défis spécifiques auxquels font face les petites structures. Elles subissent des coûts d’acquisition de matériel et d’assurance jusqu’à 80 % plus élevés que ceux des plus grandes entreprises. De plus, leur capacité de renouvellement de parc étant limitée, elles doivent composer avec des coûts d’entretien accrus.
Perspectives d’avenir
Les prévisions pour les mois à venir restent incertaines. Comme l’indique Olivier Raymond, le CNR se concentre sur l’analyse des conditions et des coûts à un moment donné, sans se risquer à des prévisions hasardeuses. Les résultats de l’enquête régionale du deuxième trimestre 2025 permettront d’affiner cette vision.
Il est à noter qu’en dépit d’un ralentissement de l’inflation, des augmentations des coûts pourraient encore affecter la profession, notamment en ce qui concerne les autoroutes, le coût du personnel, ou l’acquisition de matériel.
Conclusion
En somme, la situation des entreprises de TRM en France est caractérisée par une combinaison de défis structurels et conjoncturels. Il est impératif que les acteurs du secteur s’adaptent à ces réalités, tout en restant vigilants face aux évolutions économiques à venir. Un dialogue et des initiatives collaboratives entre les petites et grandes entreprises pourraient s’avérer essentiels pour naviguer ces temps incertains et garantir la pérennité de la profession.
📅 Date de publication : 2025-06-16 00:02:00
🖊 Auteur original : Valérie Chrzavzez – Lire la source
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