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Choose France : le conflit en Ukraine dope les investissements dans les drones

Le portugais Tekever met les bouchées doubles dans l’Hexagone. Après l’ouverture début 2024 d’une antenne de R&D employant une dizaine de salariés à Toulouse pour faire décoller son activité NewSpace, le fabricant de drones a annoncé à l’occasion de la 8ème édition du sommet Choose France un investissement de 100 millions d’euros sur les cinq prochaines années. Une enveloppe massive destinée à créer au moins 100 emplois hautement qualifiés et plusieurs centres d’excellence dans le Sud-ouest pour ses drones dopés à l’intelligence artificielle.

« Au-delà de la R&D, l’idée est désormais de produire et assembler les drones dans l’Hexagone. Ce choix est pour nous une évidence étant donné la place actuelle de la France sur l’échiquier géopolitique et le leadership à l’échelle européenne en matière de défense », explique Nadia Maaref, directrice de Tekever France.

Présent sur le front ukrainien

Fondé en 2001, le groupe emploie un millier de personnes avec des sites au Portugal, en Grande-Bretagne, en France mais aussi en Ukraine où ses drones de longue élongation ont rapidement conquis les forces armées.

« Nous produisons des drones de 4 et 7 mètres d’envergure capables de réaliser des missions avec une grande autonomie. Nous nous distinguons également avec l’apport de l’intelligence artificielle qui permet de délivrer des missions très complexes. Dès le début du conflit, nous avons déployé un site en Ukraine. Cette proximité avec l’utilisateur final nous a permis d’apporter des améliorations sur nos produits toutes les deux semaines », retrace Nadia Maaref.

Les drones de Tekever sont également utilisés en Grande-Bretagne pour surveiller La Manche par le ministère de l’Intérieur dans sa lutte contre l’immigration illégale.

La société devrait trancher dès cette année le lieu d’implantation exact de ses futurs centres d’excellence dans le Sud-Ouest. Tekever compte continuer à se développer dans la région toulousaine mais s’intéresse aussi à la région Nouvelle-Aquitaine de part sa proximité avec le domaine maritime.

En attendant, de nouveaux recrutements sont attendus dans la Ville rose. Au-delà des drones, les équipes planchent sur le développement de radars à synthèse d’ouverture (SAR) adaptés aux besoins des petits satellites et une technologie avancée de liaison inter-satellite (ISL) pour laquelle Tekever a des contrats pour des missions scientifiques de l’agence spatiale européenne.

H3 Dynamics fabrique des piles à combustible pour les drones

Lors du sommet Choose France, la société singapourienne H3 Dynamics a annoncé de son côté 25 millions d’euros d’investissement pour établir des lignes d’assemblage de piles à combustible pour le secteur aéronautique. L’entreprise, qui emploie 15 salariés dans la Ville rose, a doublé son chiffre d’affaires en un an (d’1,5 à 3 millions entre 2023 et 2024) et se targue d’être déjà rentable grâce à la commercialisation de solution hydrogène pour les dronistes. « Le marché du drone à hydrogène est moins visible que l’avion mais beaucoup plus pertinent commercialement », avance Bertrand Gauthier, responsable des activités européennes de la société.

Le dirigeant indiquait il y a quelques jours à La Tribune que H3 Dynamics devrait ouvrir dès cette année une ligne de production de piles à combustible pour les drones. La société va également transférer son siège mondial vers la France et prévoit l’embauche de plus de 100 collaborateurs d’ici à 2027 avec un renforcement de ses effectifs à Toulouse mais aussi une expansion dans d’autres territoires stratégiques.

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