Flash Monde

Avec le soutien des pays européens et des États-Unis, l’Ukraine pose un ultimatum à Poutine et exige un cessez-le-feu de 30 jours | Le Grand Continent

Aujourd’hui, samedi 10 mai, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le Premier ministre polonais Donald Tusk et le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz sont à Kiev, où ils se sont entretenus avec Volodymyr Zelensky. À l’issue de leur réunion, le président ukrainien a déclaré « qu’à partir du lundi 12 mai, un cessez-le-feu complet et inconditionnel d’au moins 30 jours devrait entrer en vigueur ». La proposition a également reçu le soutien de Donald Trump.

Il s’agit de la première fois depuis le 20 janvier que les principales puissances européennes et les États-Unis soutiennent conjointement une proposition de cessez-le-feu en Ukraine.

  • Les précédents cessez-le-feu temporaires déclarés unilatéralement par Vladimir Poutine, sans consultations préalables avec Kiev, ont tous été violés. Le dernier en date, qui expire ce soir à minuit, a été rompu à plus de 100 reprises par l’armée russe au cours de la première journée seulement.
  • Depuis le retour au pouvoir de Trump, les États-Unis ont adopté une approche plutôt conciliante vis-à-vis de la Russie de Poutine, le président et plusieurs membres de son administration ayant repris le narratif russe consistant à présenter l’Ukraine comme étant responsable de l’invasion de février 2022.
  • Les pays européens, principalement la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont quant à eux apporté un soutien politique, militaire et financier substantiel à l’Ukraine, tout en condamnant la Russie comme étant l’État agresseur.
  • Ces dernières semaines, en privé, Trump aurait toutefois fait savoir qu’il « perdait patience » avec Moscou . Le vice-président J.D. Vance a également déclaré le 7 mai que la Russie « demande trop » pour mettre fin à la guerre.
  • Parallèlement aux discussions menées notamment par l’envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, avec la Russie, les Européens se sont réunis à plusieurs reprises dans un format appelé la « coalition de volontaires » pour définir des garanties de sécurité à accorder à l’Ukraine, une fois un accord conclu.

Selon la déclaration de Zelensky à la presse à la suite de la réunion de Kiev du 10 mai, un refus de Vladimir Poutine d’observer un cessez-le-feu de 30 jours à partir du lundi 12 mai exposerait la Russie à une vague de sanctions supplémentaires visant les secteurs de l’énergie et de la finance . Au début du mois de mai, plusieurs sources américaines déclaraient que de nouvelles mesures contre ces secteurs avaient été préparées par la Maison-Blanche.

  • Durant la conférence de presse, Starmer a déclaré : « Nous tous ici présents, ainsi que les États-Unis, appelons Poutine à agir. S’il est sincère dans sa volonté de paix, il a maintenant l’occasion de le prouver […] Finis les “si” et les “mais”, finies les conditions et les tergiversations » .
  • Le narratif russe consiste à présenter la situation en Ukraine comme étant « trop complexe » pour établir un cessez-le-feu complet d’une durée de 30 jours sur toute la longueur de la ligne de front.
  • Le 7 mai, une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères déclarait qu’un arrêt des combats d’un mois « implique une multitude de subtilités qui nécessitent beaucoup de temps et d’attention » .
  • Le porte-parole du Kremlin a également déclaré qu’il était « inutile de nous effrayer avec ces sanctions ». 

Cet ultimatum fait suite à plusieurs cycles de négociations entre l’Ukraine et la Russie qui se sont tenus en Arabie saoudite en février et en mars, par l’intermédiaire des États-Unis. Ces dernières semaines, aucune avancée n’a fait l’objet de déclarations publiques de la part des parties impliquées. Les négociateurs envoyés par Poutine ont quant à eux fait miroiter à Trump plusieurs opportunités d’investissements en Russie dans un effort visant vraisemblablement à distraire le président américain. Pendant ce temps, l’armée russe continuait de bombarder les villes ukrainiennes et de progresser sur le front.

  • Aucun détail quant au moyen de superviser et de contrôler le cessez-le-feu n’a toutefois été présenté. La ligne de front, longue de plus de 1 000 kilomètres, rend le respect d’une trêve particulièrement difficile.
  • Lors du précédent cessez-le-feu partiel portant sur les infrastructures énergétiques accepté par Zelensky et Poutine, qui a expiré en avril, aucun observateur n’avait été désigné pour surveiller les infrastructures couvertes.
  • Suite à cet échec, les négociateurs américains avaient reconnu en creux lors d’une réunion à Paris le 17 avril que les États-Unis et les pays européens devaient s’associer pour tout futur effort visant à instaurer un cessez-le-feu en Ukraine.



Auteur : Marin Saillofest

Aller à la source

Artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

Artia13 has 1440 posts and counting. See all posts by Artia13