Santé

Au Nigeria, la malbouffe désignée responsable d’une crise de santé publique

COURRIER INTERNATIONAL

“Diverses études ont montré que les maladies chroniques non transmissibles, autrefois considérées comme des problèmes isolés, sont désormais répandues parmi les Nigérians.” C’est ce qu’affirme Akinbode Oluwafemi, le directeur exécutif de l’ONG panafricaine de défense des droits humains et des consommateurs Corporate Accountability and Public Participation Africa (CAPPA), dans un article de The Nigerian Observer.

Akinbode Oluwafemi, un militant environnemental, a fait cette déclaration dans le cadre d’une formation sur l’industrie agroalimentaire à destination des journalistes. Le but étant d’informer les professionnels des médias de cette problématique afin qu’ils s’emparent de la question. En novembre 2024, l’organisation CAPPA avait publié un rapport qui sonnait l’alerte sur cette augmentation du nombre de morts.

En effet, le Nigeria fait face à une crise de santé publique croissante due à une hausse des maladies non transmissibles– qui seraient responsables de 30 % des morts chaque année dans le pays–, causée selon ce rapport par la consommation massive de produits transformés ou encore de boissons sucrées, rapporte le quotidien nigérian Punch.

Un bilan contrasté

L’industrie agroalimentaire porte une grande part de responsabilité dans cette crise de santé publique, selon le responsable de l’organisation, explique de son côté le journal nigérian Vanguard. De fait, les industries agroalimentaires financent pléthore de campagnes de marketing pour influencer la population nigériane. Le but : l’inciter à consommer des produits ultratransformés. Le gouvernement nigérian dénonce une mise à mal de ses politiques de santé publique, pour lesquelles il “dépense des milliards”, souligne Punch.

Pour tenter de contrer cette recrudescence de maladies non transmissibles, le gouvernement nigérian a mis en place une taxe sur les boissons sucrées, d’un montant de 10 nairas nigérians (0,55 centime d’euro) par litre sur tous les breuvages sucrés et gazeux. Le problème est que cette taxe relativement basse n’incite pas suffisamment les citoyens à réduire leur consommation de produits transformés, la rendant de facto inefficace.

Au-delà des efforts de prévention menés par le gouvernement nigérian, le responsable de la CAPPA espère que “grâce à des reportages précis, convaincants et d’investigation, [il sera possible d’]éduquer le public, [de] responsabiliser les parties prenantes, [de] garantir que la question des maladies liées à l’alimentation soit au premier plan du discours public et [de] plaider en faveur de politiques plus saines”, soulève The Nigerian Tribune.

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Artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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