Protection des acteurs de la cryptomonnaie : un groupe de travail et des mesures floues annoncés
Les principaux acteurs de la cryptomonnaie ont été reçus, ce vendredi 16 mai au ministère de l’Intérieur pour évoquer leur sécurité. Un « groupe de travail » sur la question est lancé, suite à plusieurs enlèvements et tentatives d’enlèvements d’acteurs du milieu, ces derniers mois.
Les malfrats qui visaient « les banques et les bijouteries » il y a quelques années, estime Bruno Retailleau, enchaînent désormais les enlèvements et tentatives dans le secteur de la cryptomonnaie. Avec pour but principal : la demande d’une forte rançon.
Pour répondre aux inquiétudes du secteur, le ministre de l’Intérieur a réuni vendredi 16 mai 2025 les acteurs de cryptoactifs, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, mais aussi les directeurs généraux de la police, de la gendarmerie et l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Après cette rencontre, la création d’un groupe de travail est annoncée, « pour déployer des mesures de court terme visant à prévenir, dissuader et entraver ce type de criminalité« .
Une réunion qui avait été décidée deux jours plus tôt, au lendemain d’une nouvelle tentative d’enlèvement. Cette fois-ci, il s’agissait de la fille d’un directeur d’une société de cryptomonnaies. C’est dans le Cher que cette série noire a commencé, en janvier 2025. David Balland, cofondateur de la société Legder, et sa compagne avaient été enlevés, avant d’être libérés quelques jours plus tard. Ses ravisseurs avaient coupé un doigt de l’homme d’affaires, et envoyé une demande de rançon à son associé.
Même mode opératoire pour le père d’un entrepreneur du secteur, qui s’est vu lui aussi sectionner un doigt.
J’ai tenu à redire mon émotion devant la gravité des faits criminels qui ont été commis et ma détermination à mettre fin à ces attaques insupportables qui ciblent les professionnels des cryptoactif.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Dans un communiqué diffusé à l’issue de cette réunion, le ministère a affirmé qu’il avait été convenu « de premières mesures de prévention et de protection immédiates, ainsi qu’un programme de travail afin de rehausser structurellement le niveau de sécurité des professionnels du secteur crypto« .
Sans donner de détails sur ces mesures, le ministère a évoqué une « collaboration renforcée » entre forces de l’ordre et professionnels du secteur avec notamment « un accès prioritaire au numéro d’appel d’urgence 17 » et une « consultation de sûreté de leurs domiciles par les référents sûreté de la police et de la gendarmerie nationales« .
Les mesures devront notamment combiner les procédés de sécurisation actifs et passifs mis en œuvre par les acteurs, le renforcement des techniques de traçabilité, le déploiement de bonnes pratiques adaptées aux cryptoactifs et des mesures de vigilance et de sécurité
Ministère de la justice, dans un communiqué
Un « Briefing sécurité » devrait être délivré par le GIGN, le RAID ou la BRI PP aux acteurs les plus concernés et de leurs familles. Sans précision sur la durée de cette intervention, ni sa teneur. l’Association pour le développement des actifs numériques (ADAN) « qui œuvre à fédérer les entreprises et diffuser une culture de sûreté », s’est engagée de son côté « à sensibiliser les acteurs de la filière à un ensemble de bonnes pratiques en matière de vigilance et de prudence« . Là aussi, les détails de ces « bonnes pratiques » ne sont pas évoqués.
« C’est une collaboration très active et immédiate qui se met ainsi en place entre l’Etat et le secteur des cryptoactifs, dont l’importance pour notre pays justifie la pleine mobilisation des pouvoirs publics » poursuit le ministère.
Auteur : Perrine Roguet
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