Appel à la mobilisation des agriculteurs le 26 mai : à quoi doit-on s’attendre en Lorraine
Le monde agricole à nouveau mobilisé à partir du 26 mai, c’est en tout cas un appel lancé par la FNSEA auquel devrait répondre une partie des agriculteurs de Meurthe-et-Moselle.
La tension monte dans le monde agricole. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, appelle à « de nouvelles actions » à partir du 26 mai 2025 pour soutenir une proposition de loi jugée « vitale » par le syndicat. Ce texte, porté par le sénateur LR Laurent Duplomb, vise à « lever les contraintes » qui pèsent sur les agriculteurs, notamment en facilitant l’accès à certains pesticides comme les néonicotinoïdes.
Mais à l’Assemblée nationale, où le texte doit être examiné à partir du 26 mai, la FNSEA dénonce un « détricotage » en commission. Arnaud Rousseau estime que « la parole donnée par le gouvernement n’est pas tenue », et que les modifications apportées au texte trahissent les engagements pris lors de la crise agricole de l’hiver dernier.
En Lorraine, les agriculteurs pourraient répondre à l’appel national. Le mode d’action n’est pas encore défini, mais la FDSEA 54 se réunira lundi 18 mai pour décider des suites à donner. Son président, Jérémy Jenneson, explique pourquoi : « c’est une loi qui s’appelle : « lever des contraintes », et on a l’impression qu’on enlève le mot lever. On va avoir une loi contrainte de l’agriculture. Ça nous agace, parce qu’on a l’impression que tous les parlementaires sont venus avec la main sur le cœur au moment des manifestations, et qu’ils ont oublié ce temps-là. »
Pour lui, cette loi devait redonner un souffle à l’agriculture française, et notamment à celle de Meurthe-et-Moselle. Il insiste aussi sur la nécessité d’une équité européenne : « Concernant les néonicotinoïdes, elle semble simple et cohérente pour nous. On demande à avoir les mêmes droits que les autres agriculteurs européens.«
Mais cette volonté de réintroduire des pesticides interdits depuis 2020 suscite une vive opposition du côté des défenseurs de l’environnement. Hubert Durupt, président du syndicat Api-Est, alerte sur les conséquences écologiques : « Toute la communauté scientifique admet que les néonicotinoïdes sont néfastes à l’ensemble de l’environnement, pas uniquement pour les abeilles. Les insectes en général sont touchés » Il s’inquiète d’un recul plus large : « On a le sentiment que maintenant, la science, on la remet en cause. Nous, on est pour travailler avec les paysans, mais pas à n’importe quel prix. Ce recul est manifeste sur l’ensemble des sujets scientifiques, et c’est néfaste pour tout le monde. Ça n’apportera rien aux agriculteurs non plus.«
On devrait en savoir un peu plus, ce lundi, sur les actions envisagées par les agriculteurs.