Agriculture. « Il faut être rapide, précis et délicat », Marion, 24 ans, est inséminatrice bovin, un métier passion
C’est un métier qu’elle exerce avec passion dans un secteur majoritairement masculin : Marion Brunet est inséminatrice bovin. Souvent méconnus du grand public, ces techniciens sont les petites mains de la reproduction animale assistée.
Son arrivée est toujours très attendue par les éleveurs. Ce matin, Marion Brunet se rend dans une exploitation laitière à Céaucé, aux confins de la Mayenne et de l’Orne, où elle doit inséminer une vache laitière.
Dans le coffre de sa camionnette, un véritable petit labo de chimie et de génétique, où la jeune femme prépare la paillette sélectionnée et la dose nécessaire pour inséminer la vache de race Prim’holstein.
« Les paillettes sont conservées dans une cuve d’azote liquide à -196°C, une température qui permet de préserver la fertilité des spermatozoïdes, précise la jeune femme. Chaque paillette contient environ 20 millions de spermatozoïdes ».
Marion Brunet prépare la paillette à inséminer
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© Carla Butting
« Je prends la paillette qui correspond à la race de taureaux choisie par l’éleveur que je mets à décongeler dans une eau chaude, entre 34 et 38 degrés pendant une trentaine de secondes. Je l’insère ensuite dans le pistolet d’insémination », énumère Marion, qui se dirige aussitôt vers le bâtiment où la vache l’attend, déjà isolée par l’éleveuse.
L’acte est furtif, le geste précis. En moins d’une minute, l’insémination est terminée.
« Il faut y passer le moins de temps possible, être souple et délicat pour éviter de blesser l’animal. Mais quand les vaches sont en chaleur, elles sont aptes à l’insémination et donc, elles bougent moins et ne sont pas vraiment stressées ».
Une routine pour Aline Retours, installée depuis 10 ans dans l’exploitation familiale et dont l’ensemble du troupeau laitier est inséminé artificiellement.
« On génotype toutes nos vaches, ce qui nous permet d’adapter les taureaux sélectionnés par rapport à l’ADN de chaque vache, son taux de lait. Et puis il existe toute une gamme de taureaux Prim’holstein, ce qui permet aussi de diversifier le cheptel ».
En fonction des journées, on a un listing de fermes à faire. On réalise en moyenne 25 inséminations par jour
Marion BrunetTechnicienne d’insémination Coopérative Origenplus
Quelques minutes après son arrivée, Marion remonte dans sa camionnette et poursuit sa tournée pour rejoindre une autre exploitation, à quelques kilomètres de là.
Cette fois, pas d’insémination, mais une autre facette du métier à laquelle Marion est en train d’être formé : la reproduction et le suivi échographique. Aujourd’hui, elle va réaliser un constat de gestation, trente jours après l’insémination.
« On utilise un échographe à sonde linéaire pour voir si la vache est pleine ou vide, explique la jeune femme. On vérifie qu’il n’y a pas de malformation, si l’embryon est viable ».
L’échographie, une autre facette du métier d’inséminateur bovin
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© Carla Butting
Bonne nouvelle pour l’éleveur : la vache est bien gestante. « Là, on peut apercevoir le fœtus dans la petite poche noire et la petite masse au milieu, c’est le fœtus, se réjouit Marion. Il est fiable, on voit le petit cœur qui bat ! ».
Très à l’aise avec les bovins, Marion Brunet n’était pourtant pas prédestinée à ce métier. « Je ne suis pas issue du milieu agricole mais j’ai toujours aimé être à l’extérieur, dehors, dans la nature ».
Pendant son BTS agricole, elle effectue des stages dans différentes exploitations agricoles, avant de travailler en Service de remplacement où elle découvre plusieurs métiers… dont celui d’inséminateur bovin, qu’elle exerce depuis un an. « C’est un métier qui regroupe tout ce que j’aime : la génétique, le contact avec les animaux et les vaches en particulier ».
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