A69 : la justice relance le chantier, les opposants crient à l’injustice
La construction de l’autoroute A69, qui doit relier Toulouse à Castres, fait couler beaucoup d’encre. Ce tracé de 53 kilomètres est piloté par le concessionnaire Atosca. Les travaux, initialement prévus pour finir à la fin de l’année 2023, ont démarré au printemps de cette même année. Castres, qui reste la dernière grande ville française sans autoroute, ni gare TGV ni aéroport international, voit ici une belle occasion de booster ses liaisons routières.
Un chantier sous pression judiciaire
Le projet de l’A69 n’a pas échappé aux complications juridiques. Le 27 février, le tribunal administratif de Toulouse a annulé les autorisations du chantier, estimant qu’il n’existait pas de raison impérative d’intérêt public majeur. Pourtant, le 28 mai, la cour administrative d’appel de Toulouse a levé cette suspension en accordant un sursis à exécution, permettant ainsi la reprise des travaux. Cette décision est une bouffée d’oxygène pour Atosca, qui doit maintenant remettre en route l’activité de près de 1 000 ouvriers avec plusieurs centaines de machines en renfort.
La décision définitive devrait tomber d’ici la fin de l’année. En attendant, un recours en urgence a été lancé par l’État pour redémarrer les travaux sans attendre le verdict final. Cette situation illustre bien les tensions entre les obligations légales et les besoins d’infrastructure perçus par certains.
La reprise progressive des travaux
Prévue dès mi-juin, la relance du chantier oblige Atosca à reprendre le rythme. Au pic de l’activité, environ 350 engins et un millier de travailleurs étaient sur le terrain. Toutefois, l’interruption temporaire a eu des effets notables :
- 87 licenciements
- 125 intérimaires se retrouvent sans contrat
- environ 300 emplois chez les sous-traitants ont été touchés
Tout cela soulève des inquiétudes sur une éventuelle précipitation dans la remise en marche, au risque de négliger certaines règles environnementales.
Soutiens et oppositions : un débat qui fâche
Le projet remporte l’appui marqué du gouvernement. Philippe Tabarot, ministre des Transports, s’est dit satisfait de la décision qui permet la reprise, estimant que ce projet structure le Tarn. Le rapporteur public n’a pas tari d’éloges en qualifiant l’A69 d’indispensable « par nature ».
Mais tout le monde n’est pas du même avis. Maître Rover, avocate des opposants, a exprimé sa consternation face à cette décision judiciaire, qu’elle interprète comme un signal très inquiétant pour le droit environnemental. Jean Olivier, des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, critique aussi vivement ce choix, jugeant la décision incompréhensible et prévoyant d’en contester la légalité devant le Conseil d’État.
Les associations écologistes continuent de s’opposer farouchement au projet, qu’elles jugent être une dépense superflue. Le collectif La Voix est Libre dénonce d’ailleurs ce qu’il perçoit comme une décision à hautement politisée et prévoit d’organiser des manifestations, y compris une grève de la soif lors de la reprise des travaux.
Enjeux législatifs et perspectives à venir
Sur le plan législatif, une proposition de loi visant à valider le projet a été adoptée par le Sénat et doit maintenant être examinée par l’Assemblée nationale. Les opposants considèrent ce texte anticonstitutionnel, ajoutant encore une couche de débats à ce chantier déjà très controversé.
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Auteur : Gabin .B
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