« 37 fois plus polluants qu’une voiture », les bateaux de plaisance se mettent au vert
Transition écologique de la plaisance à Marseille : vers une flotte plus verte
À Marseille, à l’occasion du Congrès Mondial des Océans de Nice (UNOC), le projet Oxseagen cherche à impulser une transition rapide des bateaux de plaisance pour réduire leur impact environnemental. En effet, la pollution générée par cette flotte est loin d’être négligeable, mais des solutions existent pour "verdir" ces embarcations.
La réalité alarmante de la pollution
Sur les quais de l’anse de la Réserve, à l’entrée du Vieux-Port de Marseille, le constat est préoccupant. Des centaines de bateaux de plaisance, comme le voilier Le Boulegan, émettent des niveaux alarmants de polluants. Le technicien Grégory Gille, de l’agence Atmosud, a mesuré une concentration de 7 000 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube, bien au-dessus du seuil réglementaire de 200. Bien que ces chiffres ne reflètent pas totalement la qualité de l’air ambiant, ils soulignent une réalité inquiétante.
Un autre exemple est présent avec un bateau pneumatique dont le moteur essence génère jusqu’à 1 200 particules de monoxyde de carbone par milliard. Ces chiffres accablants soulignent l’urgence d’agir, comme le mentionne Dominique Robin, directeur d’Atmosud : un bateau de plaisance pollue de 3 à 37 fois plus qu’une voiture Crit’Air 1.
Une négligence persistante des politiques de pollution
Malgré cette situation préoccupante, le secteur de la plaisance demeure largement ignoré par les politiques environnementales. Contrairement à d’autres secteurs comme le transport maritime ou l’automobile, il évolue en grande partie hors du cadre réglementaire. Cyprien Fonvielle, directeur de l’association Neede, souligne que "le sujet de la pollution de la plaisance ne devrait pas être suffisamment abordé lors du sommet".
Vers une flotte vieillissante
L’ampleur du problème est aggravée par l’état de la flotte : 90 % des 428 000 bateaux de plaisance en France sont vieillissants, avec une moyenne d’âge de 23 ans. Beaucoup d’entre eux naviguent dans des zones riches en biodiversité, accroissant ainsi l’urgence d’une transition.
Michel Lamberti, président de la Fédération des sociétés nautiques des Bouches-du-Rhône, exprime son choc face aux niveaux de pollution, soulignant que la plaisance ne peut pas rester à l’écart des efforts pour le développement durable.
Vers des solutions concrètes : le retrofit
Pour répondre à ce défi, plusieurs solutions sont envisagées. Le projet de retrofit de bateaux traditionnels, comme la barquette marseillaise Mercedes, est un bon exemple. Équipée d’un moteur électrique et de panneaux solaires, cette embarcation navigue aujourd’hui sans émettre de pollution.
Jean-Pascal Plumier, fondateur de la société Ozo, rappelle que l’électrification de la flotte de plaisance n’est pas une utopie et peut se faire avec des coûts variant entre 3 000 et 12 000 euros. Cette conversion ne requiert quasiment pas de maintenance, si ce n’est le remplacement de batteries tous les 15 ans, ce qui représente une alternative économique viable.
Un potentiel économique à exploiter
L’économie bleue, qui regroupe des activités liées aux ressources maritimes, pourrait bénéficier d’une transition vers une plaisance plus durable. La mise en place d’unités de production locale de batteries lithium, par exemple, pourrait dynamiser l’économie régionale tout en répondant aux enjeux environnementaux.
Pour conclure, la transition de la plaisance à Marseille est une nécessité à la fois environnementale et économique. Bien que la route soit semée d’embûches, les solutions existent et peuvent être mises en œuvre rapidement, permettant ainsi de sauver la biodiversité marine tout en préservant un patrimoine nautique précieux.
📅 Date de publication : 2025-06-09 06:40:00
🖊 Auteur original : Loïs Elziere – Lire la source
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